: Reportage "Tout ce qu'on peut leur apporter, c'est de l'espoir" : les gendarmes sillonnent Mayotte après le passage du cyclone Chido
Elle est gendarme, lui maréchal des logis-chef. Neila et Jean-Cédric patrouillent quotidiennement près de Dembéni, dans le centre de l'île de Mayotte, depuis le passage du cyclone Chido. Plus de 1 200 gendarmes, incluant ceux venus de l'Hexagone, se relaient jour et nuit sur tout l'archipel. La vie commence à reprendre dans certaines communes, où les distributions d'eau et de nourritures, encore trop rares, améliorent un peu l'existant. Dans son dernier bilan provisoire, la préfecture de Mayotte faisait état de 39 morts, mardi 24 décembre.
Neila et Jean-Cédric se déplacent dans le village d'Hajangua, mercredi 25 décembre. "Ça, c'est vraiment une habitation type banga qui a été reconstruite", pointe Jean-Cédric, en référence à ces petites cases en tôle et en terre battue typiques de Mayotte. "Il faut imaginer qu'il y a une semaine, tout était à plat", précise le maréchal des logis-chef.
Derrière une porte en tôle, dans la cour, un poulailler et un groupe de jeunes garçons habitués à suivre ici l'école coranique. Ashim habite cette maison depuis 25 ans. Il raconte qu'il s'était mis à l'abri pendant le cyclone et qu'il s'est fait voler des affaires dans les jours qui ont suivi. "C'est vrai qu'à la suite du cyclone, beaucoup de personnes malveillantes ont profité de ces moments pour venir se servir", explique Neila.
"On est vraiment là pour aussi bleuir le terrain et qu'ils nous fassent remonter les informations."
Jean-Cédric, maréchal des logis-chefà franceinfo
"Si sur dix habitants, trois nous relatent des faits de vols, on va aussi accentuer un petit peu nos surveillances sur telle zone et éviter d'autres faits de délinquance", détaille Jean-Cédric. Selon lui, souvent, les habitants sont "plus préoccupés à reconstruire que venir à la gendarmerie pour nous alerter de ce type de faits".
Plus loin, une dame, qui se tient sur le pas de sa porte, se félicite de voir que les choses avancent. "Là, elle est contente parce qu'elle a vu des agents qui sont en train de faire des travaux pour essayer de remettre l'électricité, parce que tout le village n'est pas encore branché à l'électricité depuis le cyclone", explique Neila.
La patrouille repart, puis s'arrête de nouveau devant une citerne d'eau qui vient d'être installée dans le village — la première depuis le passage du cyclone Chido. Une quinzaine de personnes remplissent bidons et bouteilles. "Mieux vaut tard que jamais !", s'exclame une femme. Avant, "on allait chercher l'eau à la rivière", "tout le monde va bien", ajoute-t-elle. Face à tout cela, Neila en a bien conscience : "À l'heure actuelle, tout ce qu'on peut leur apporter, c'est de l'espoir, leur dire que ça va aller et que petit à petit, on va réussir à surmonter tout ça."
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