Témoignages Interdiction des bidonvilles, eau potable, électricité : après la présentation du plan "Mayotte debout", les habitants "attendent les actes"

Après l'annonce d'une série de mesures par le Premier ministre François Bayrou, plusieurs habitants interrogés dans l'archipel réclament des mesures fortes et concrètes. Certains s'étonnent qu'aucun chiffrage de la reconstruction n'ait été communiqué.
Article rédigé par Agathe Mahuet, Gilles Gallinaro
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Deux personnes reçoivent de l'aide alimentaire après le passage du cyclone Chido à Mayotte, le 29 décembre 2024 à Mamoudzou. (PATRICK MEINHARDT / AFP)

François Bayrou a annoncé, lundi 30 décembre, une série de mesures dans le cadre du plan "Mayotte debout" : rétablissement de l’électricité dans chaque foyer d’ici fin janvier, interdiction de reconstruire les bidonvilles dans l’archipel, ou la mobilisation des gendarmes pour sécuriser les écoles… Des habitants, interrogés par franceinfo, réclament des actes concrets.

Judith reconnaît qu’il y a du positif, comme le fait de livrer rapidement 140 tonnes de bâches pour tous les toits envolés par le cyclone ou la volonté de rouvrir vite les écoles. Mais pour cette jeune femme, dont la vie est depuis plusieurs années à Mayotte, la remise en état du réseau d’eau, notamment, est insuffisante. "Il faut recontextualiser la situation de Mayotte. Quand on parle de retour à la normale sur l'eau potable, il faut savoir qu'avant le cyclone, on avait l'eau au robinet deux jours sur trois, et ça, c'est au mieux. Donc le retour à la normale n'est pas normal pour un département français !"

"J'espère que le nécessaire sera fait"

L’autre annonce forte, sur l’interdiction des bidonvilles, n’est pas réaliste, selon elle. "Vous le voyez, les bidonvilles sont reconstruits à une vitesse, les gens ont besoin d’avoir un logement. Ils ont récupéré les tôles à droite à gauche, et ils ont reconstruit leurs habitations parce qu'ils n'avaient pas d'autre choix. Donc interdire d’accord, mais que fait-on des gens qui vivent dans les bidonvilles ?"

Pourtant, cet engagement à empêcher la reconstruction de ces bangas est salué par Abou, un Mahorais. "C'est une bonne chose, ça nous touche au quotidien, se réjouit-il. Pour les personnes en règle, j'espère que le nécessaire sera fait, et j'espère que les personnes qui ne sont pas en règle seront renvoyées chez elles. Maintenant, on attend les actes." Car Abou s’étonne aussi que le Premier ministre n’ait pas annoncé de chiffrage, ni de budget, pour son plan "Mayotte debout".

Les habitants de Mayotte réagissent aux annonces de François Bayrou. Le reportage d'Agathe Mahuet et Gilles Gallinaro
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