Ouragan Irma : "Il n'y avait pas d'organisation", racontent les rescapés rapatriés en métropole
Près de 300 français ont été rapatriés de Saint-Martin vers la métropole, lundi, après l'ouragan Irma. Ils racontent le cauchemar qu'ils ont vécu, et certains mettent en cause la manière dont l'État français a géré la catastrophe.
Emmanuel Macron est attendu dans les Antilles, mardi 12 septembre. Le président de la République doit atterrir en Guadeloupe à la mi-journée, avant de se rendre à Saint-Martin et Saint-Barthélemy, au chevet des sinistrés de l'ouragan Irma. Lundi, 278 rescapés ont, eux, fait le trajet dans l'autre sens : ils ont été rapatriés en métropole depuis Pointe-à-Pitre par un avion militaire. Parmi eux, de nombreuses familles, principalement des blessés légers et des personnes très choquées, et près de 70 enfants.
La plupart des rescapés qui ont atterri à l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle reviennent sur les scènes de chaos qu'ils ont vécu dans les îles. "Mes baies vitrées ont explosé donc on s'est refugiés dans la salle de bains et les murs ont commencé à trembler quand il y a eu des grosses rafales", raconte Hugo, un adolescent qui est rentré sans ses parents, restés à Saint-Martin. Pour lui, le paradis s'est transformé en enfer. "Quand on est sortis le lendemain matin, il y avait plein de voitures retournées, des débris, des bouts de toits par terre. C'était un cauchemar." Il va maintenant devoir penser à la suite et notamment à sa rentrée, qu'il fera dans une école de Vendée.
Un manque d'organisation selon les rescapés
Pour les habitants de Saint-Martin, le cauchemar a continué après le passage de l'ouragan Irma. "Je n'aime pas dire ça parce que je suis en France depuis 15 ans mais il n'y avait pas d'organisation", déplore Renato, un résident français d'origine italienne. "La police nous disait 'Allez à la gendarmerie' et la gendarmerie nous disait 'Allez voir la police'. Ensuite, la police nous disait 'Il faut aller à l'aéroport'."
Tout le monde se renvoyait la balle alors que j'ai des amis de New-York qui ont été évacués tout de suite côte hollandais
Renato, résident français d'origine italienneà franceinfo
Enveloppée dans une couverture de survie, Sonia est très énervée. Elle a l'impression d'avoir été abandonnée. "Nos familles ont souffert pendant cinq jours. On n'avait pas à manger, on n'avait pas à boire, on ne nous a pas prévenus", témoigne cette jeune femme. Elle a été déçue par, selon elle, le manque de réactivité de l'État français et du président de la République, pour qui elle a voté. "Il n'était pas là, maintenant il est là mais c'est trop tard." Une grand-mère venue récupérer sa petite fille "très choquée" se demande si elle ne va pas porter plainte contre l'Etat
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