Rafales à 360 km/h, alerte violette... Trois preuves que l'ouragan Irma est un phénomène exceptionnel
L'ouragan Irma, considéré comme potentiellement "dévastateur", s'apprête à toucher une zone s'étalant des Caraïbes à la Floride (Etats-Unis). Franceinfo vous explique pourquoi ce phénomène est particulièrement puissant.
C'est un phénomène "extrêmement dangereux", selon le Centre américain des ouragans (NHC). L'ouragan Irma s'apprête à toucher le nord des Petites Antilles de plein fouet, mercredi 6 septembre. A Saint-Martin et Saint-Barthélemy, des rafales atteignant 200 km/h sont attendues vers 3 heures du matin (soit 9 heures à Paris). Elles pourraient s'élever à plus de 300 km/h dans la matinée, selon Météo France.
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Les prévisionnistes annoncent en parallèle une houle dont les creux dépasseront 12 mètres et des précipitations diluviennes atteignant 200 à 400 mm. Il faut s'attendre à "des déferlements d'une extrême violence sur les rivages et une submersion majeure des parties basses du littoral", prévient Météo France. Quelle est l'ampleur de cet ouragan et à quel point est-il exceptionnel ? Explications.
L'ouragan le plus puissant à toucher les Petites Antilles
Sur son site, Météo France alerte sur le caractère inédit de l'ouragan Irma pour les Antilles. "C'est la première fois que l'arc antillais voit arriver un ouragan si puissant et potentiellement destructeur !!!", prévient l'organisme en lettres majuscules. "Jamais un ouragan n'a atteint cette intensité dans cette portion de l'Atlantique", à l'est des Antilles, confirme David Dumas, météorologue au sein de l'observatoire français des orages et tornades Keraunos, contacté par franceinfo.
Mardi, le Centre américain des ouragans a annoncé que l'ouragan Irma passait en catégorie 5, le niveau maximum sur l'échelle de Saffir-Simpson qui mesure l'intensité des ouragans. "Il s'agit d'un événement climatique exceptionnel", a confirmé le préfet de Guadeloupe, Eric Maire, interrogé par franceinfo. Le violent typhon Haiyan, qui s'est abattu sur la côte des Philippines en 2013, équivalait à un ouragan de cette catégorie. "On est ici en présence d'un supercyclone de catégorie maximale" et "dévastateur car il sera lent", alerte Pascal Scaviner, responsable du service prévision de La Chaîne Météo, auprès du Figaro.
Selon le prévisionniste, un ouragan d'une telle ampleur n'a lieu qu'une fois tous les quatre ou cinq ans. L'île de Saint-Barthélemy, poursuit-il, n'a pas connu un tel phénomène climatique depuis vingt-sept ans. C'est d'ailleurs la première fois qu'un cyclone de cette catégorie va s'abattre sur les côtes des Petites Antilles, précise Le Monde. Le quotidien rappelle que le dernier ouragan majeur ayant touché la région, Hugo, était de catégorie 4. C'était en septembre 1989. L'ouragan avait alors causé plusieurs millions d'euros de dégâts en Guadeloupe. Selon Météo France, l'ouragan Irma est même "d'une intensité sans précédent sur l'Atlantique".
Un niveau d'alerte maximale enclenché
Saint-Barthélemy et Saint-Martin sont particulièrement visées. Selon Météo France, le centre d'Irma doit "passer à proximité immédiate" de ces îles, "très tôt mercredi matin". Elles ont été placées en alerte violette dans la nuit de mardi à mercredi, soit la catégorie maximale d'alerte. Ce niveau, rarement déclenché, impose le confinement total de la population.
Cyclone #Irma : vigilance violette déclenchée pour #SaintMartin et #SaintBarthelemy. Restez à l’abri. Ne sortez sous aucun prétexte. pic.twitter.com/V0MqS3NqFF
— Ministère Intérieur (@Place_Beauvau) 6 septembre 2017
La dernière fois où les îles Saint-Barthélemy et Saint-Martin ont été placées en alerte violette, c'était en 2014, pour le passage de l'ouragan Gonzalo. Mais ce dernier était de catégorie 4.
Des rafales de vent destructrices rarement observées
Dans la nuit de mardi et mercredi, des rafales de vent de 360 km/h ont déjà été mesurées dans le quart nord-est de l'ouragan, avant qu'il atteigne les Antilles. Une telle force peut arracher des arbres et détruire des habitations. 'Il faut remonter à 1988 et l'ouragan Gilbert pour avoir des valeurs de vents comparables", précise Météo France. Sur Twitter, l'observatoire Keraunos parle lui aussi d'une valeur de vent "incroyable".
Incroyable valeur de vent de 363 km/h relevée par une dropsonde à très basse altitude dans le quadrant nord-est de l'ouragan. #Irma pic.twitter.com/5gEEKwX8uR
— Keraunos (@KeraunosObs) September 5, 2017
David Dumas précise qu'en termes de vents, Irma fait partie des "cinq ouragans les plus violents jamais observés" sur l'océan Atlantique. L'ampleur de la tempête est historique, affirme encore le météorologue américain Eric Holtaus. Sur Twitter, le chercheur explique que seuls quatre ouragans dans l'histoire ont affiché des vents plus forts que les rafales d'Irma : l'ouragan Florida Keys en 1935, Allen en 1980, Gilbert en 1988 et Wilma en 2005.
"Des habitations qui ne sont pas très solides peuvent être complètement détruites" par la force des vents, prévient David Dumas, de l'observatoire Keraunos. Selon le chercheur, "il faut s'attendre à des inondations sur tout le littoral". Ce dernier pourrait même "se redessiner vu la submersion, car des bancs de sable peuvent céder". A l'approche de Saint-Barthélemy, une pointe de 244 km/h a été enregistrée, mercredi matin, rapporte Keraunos, qui évoque des "conditions extrêmes". Et l'ouragan doit encore se renforcer.
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