: En images Torrents de boue, villages dévastés, voitures emportées... Des inondations historiques ravagent le sud-est de l'Espagne
"On dirait la fin du monde." En Espagne, la région de Valence, sur la côte méditerranéenne, a connu mardi 29 octobre des orages extrêmes à l'origine de crues soudaines et d'inondations historiques dans plusieurs villes, surprenant les habitants chez eux ou dans leur voiture. Provoquées par une "goutte froide", une dépression isolée en haute altitude à l'origine de pluies subites et violentes qui peuvent durer plusieurs jours, les intempéries ont fait au moins 51 morts et d'importants dégâts. Alors que les eaux de la Méditerranée battent régulièrement des records de chaleur, des phénomènes météorologiques particulièrement violents touchent cet automne le pourtour méditerranéen, témoignant de l'impact du réchauffement climatique sur cette région particulièrement exposée.
Sur les réseaux sociaux, les sinistrés ont fait part de leur désarroi face à une situation qualifiée de "déluge" et de "catastrophe inédite".
Des crues qui emportent tout sur leur passage
Dans l'après-midi, des habitants ont publié des images montrant des voitures charriées dans les rues par des torrents de boue, comme dans la petite ville d'Utiel ou dans les communes voisines de Requena et de Chiva.
Ces images, tournées de l'autre côté de la rue, suivent les véhicules qui s'empilent et s'écrasent contre les bâtiments. Ils sont emportés par une crue du Magro, la rivière qui traverse la commune avant de rejoindre la Jucar et de se jeter dans la Méditerranée, au sud de Valence.
Entre Picaña et Paiporta, la force du courant de la rivière chargée de débris emporte un pont, toujours dans la région de Valence.
Dans la province d'Albacete, plus au sud et dans les terres, les précipitations ont aussi alimenté des torrents de boue puissants qui ont dévalé les rues de Letur.
Plusieurs routes ont été coupées et la circulation des trains a été interrompue sur les lignes concernées, notamment entre Madrid et Valence. En raison des intempéries, un train à grande vitesse transportant 276 passagers a déraillé dans la région méridionale d'Andalousie, mais personne n'a été blessé, a déclaré le gouvernement régional.
Douze vols qui devaient atterrir à l'aéroport de Valence ont été détournés vers d'autres villes d'Espagne, selon l'opérateur aéroportuaire espagnol Aena. Dix autres vols qui devaient partir ou arriver à l'aéroport ont été annulés.
Des naufragés de la route
Au fil des heures, les témoignages de personnes coincées par les intempéries se multiplient sur les réseaux sociaux. Sur la route qui entre dans Valence, la V30, ou encore sur l'autoroute A3, des personnes se réfugient sur le toit des véhicules ou tentent de se mettre à l'abri en hauteur, sur des ponts ou dans les étages d'un centre commercial.
A la tombée de la nuit, une jeune femme relaie le témoignage d'une amie, jointe sur WhatsApp et piégée par les eaux après que sa voiture a été emportée. "C'est comme être en pleine mer", s'alarme-t-elle, accrochée à la végétation. Elle a finalement été secourue.
Des opérations de secours très périlleuses
Tout au long de la journée ainsi que tard dans la nuit, les secours sont partis à la recherche de personnes bloquées par les intempéries, nombreuses à alerter les médias et les réseaux sociaux pour faire part de situations catastrophiques.
"Nous faisons face à une situation sans précédent", a déclaré le président de la région de Valence, Carlos Mazon. Le gouvernement central a mis en place une cellule de crise, qui s'est réunie pour la première fois mardi soir, et a envoyé dans la région de Valence une unité de l'armée spécialisée dans les opérations de sauvetage. "Je suis avec inquiétude les informations sur les personnes disparues et les dégâts causés par la tempête ces dernières heures", a écrit le Premier ministre Pedro Sanchez sur X, invitant la population à suivre les conseils des autorités. "Soyez très prudents et évitez les déplacements inutiles."
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