"Il faudra attendre des mois pour commencer les travaux" : à Villeneuve-le-Roi, les habitants redoutent maintenant une décrue qui pourrait durer
La Seine a atteint lundi à Paris son pic de crue. Mais la décrue s'annonce lente. Inquiets des conséquences, les habitants de Villeneuve-le-Roi (Val-de-Marne) surveillent le niveau de l’eau.
Nourrie par des pluies historiques, la crue culminait lundi 29 janvier à Paris à 5,85 m, soit moins qu'en juin 2016 (6,10 m). Si la décrue est annoncée, elle risque de prendre du temps. À Villeneuve-le-Roi, en Seine-et-Marne, les riverains surveillent le niveau de l’eau, au centre de toutes les discussions.
Avec leurs salopettes étanches, une lampe torche à la main, deux policiers municipaux avancent ainsi prudemment sur des bastings, de longues et étroites planches en bois posées sur des parpaings. Elles servent de ponts de fortune pour traverser une rue ou accéder à un immeuble.
Aider les familles et prévenir les cambriolages
Dans certains quartiers de la ville, encore entièrement inondés, des habitants sont toujours privés d’électricité. Aussi, les brigadiers Hinneman et Denis font du porte à porte. "Bonsoir madame, lance-t-il à une habitante. Tout va bien ? Vous avez besoin de quelque chose ? Vous avez des enfants, ils vont bien ?"
L'objectif est de rassurer les habitants, de s’assurer qu’ils se portent bien, mais aussi de surveiller les appartements évacués par leurs occupants. "Nous avons donné notre numéro afin que les gens nous contactent pour nous dire s’ils évacuaient, expliquent les brigadiers. Cela nous permet de savoir quelle habitation est vide, qu’est-ce qui est suspect, s’il y a une activité anormale. Nous avons eu déjà deux tentatives de cambriolages."
Mais plus que les cambriolages, les habitants sont surtout préoccupés par le quotidien. Un père de famille interpelle les deux policiers. D’habitude ses enfants vont seuls à l’école car lui et sa femme travaillent très tôt le matin. Avec la crue, il a peur pour leur sécurité. "L’aîné de 13 ans emmène les autres à l’école, mais avec toute l’eau qu’on a en bas, on se méfie, explique-t-il. Mon travail m’a bien permis deux jours d’absence, mais ne m’en donnera pas davantage", explique-t-il. Les policiers tentent de le rassurer et l’invitent à contacter les services techniques qui l’aideront pour emmener ses enfants à l’école.
J’ai été absent jeudi et vendredi mais là j’ai repris le travail, il faut bien payer le loyer.
Un riverainfranceinfo
La situation est d’autant plus pénible pour les habitants que la décrue pourrait durer. "La dernière fois, l’eau est montée très vite, puis est repartie très vite", se souvient Augusto, qui habite à quelques rues de là, près de la Seine. "Là, ce sera long. Il faudra attendre quelques mois pour commencer les travaux", redoute-t-il. À côté de lui, un de ses voisins installe une sixième pompe dans sa cave complètement inondée. Une manière de "prévenir", dit-il, car, après l’eau du sol, tous ici redoutent l’eau du ciel. La pluie pourrait s’inviter d’ici peu et ralentir encore la décrue tant attendue.
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