Inondations en Espagne : "Il faut un pacte lié au risque des inondations", estime le porte-parole de la Fédération française des sapeurs-pompiers
"Il y a eu des pactes capacitaires en ce qui concerne le risque incendie, suite [aux évènements de la Gironde] en 2022, maintenant, il faut un pacte lié au risque des inondations", estime le commandant Eric Brocardi. Le porte-parole de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers était invité sur franceinfo, mercredi 30 octobre, alors que le sud-est de l'Espagne est confronté à de graves inondations. Le bilan provisoire est de 95 morts et de nombreux disparus.
"Nous avons besoin de pompes, de moyens supplémentaires parce qu'on doit amortir ce choc, on ne pourra pas gagner contre le dérèglement climatique et ses conséquences", lâche-t-il, "ce n'est pas possible, il faut juste vivre avec et adapter nos gestes et notre comportement".
"Il faut s'armer d'humains, de matériel et de prise de conscience globale"
Les secours "coûtent cher", mais "ils sauvent des vies", rappelle Eric Brocardi, ils ne doivent pas "être la variable d'ajustement des coupes budgétaires". Aujourd'hui, selon lui, "il faut rester positif mais on voit bien que les conséquences sont extrêmement graves alors il faut s'armer d'humains, de matériel et de prise de conscience globale sur les politiques données d'un point de vue général".
Le rôle des forces de secours est de secourir la population, mais aussi d'apporter une aide psychologique "parce que les images [des intempéries en Espagne] que l'on voit sont atroces" ajoute le commandant, "elles rappellent les intempéries qui ont touché notre territoire national", que ce soit dans les Alpes-Maritimes, dans le Var, le centre de la France, le Pas-de-Calais et l'Ardèche.
"On dit qu'on n'a jamais vu ça, mais si, on l'a déjà vu", rappelle le pompier, "il faut se souvenir de la tempête Xynthia en 2010, de la tempête Alex, [des inondations] à Nîmes en 1988, à Vaison-la-Romaine en 1992". "Il ne faut pas l'oublier", martèle le commandant, "et l'enjeu de la fédération nationale c'est de conserver tout cela en mémoire, constituer des retours d'expérience entre les pays à travers un Erasmus de la protection civile parce que c'est une copie que nous devons rendre aux générations futures".
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.