Prolifération des rats à Paris : "Il faut être dans la prévention et pas dans le curatif"
En plein épisode de crue, une vidéo-choc circule sur internet, montrant des rats filmés par des éboueurs parisiens. Le syndicat des spécialistes des parasites appelle à inscrire dans la loi plusieurs mesures de prévention contre ces mammifères.
La Seine devrait atteindre son niveau maximum la nuit prochaine à Paris, selon le ministère de l'Ecologie. Le pic devrait se situer entre 5,80m et 6m. Les spécialistes assurent que les rats ne seront pas plus nombreux avec la crue. Pourtant, ils sont nettement plus visibles dans la capitale, car quand leurs terriers sont inondés, ils remontent à la surface et se réfugient dans la ville.
Déjà le mois dernier, des éboueurs parisiens racontaient leur choc dans une vidéo diffusée par le journal Le Parisien. "Vas dans le bac ! Mets-toi au-dessus. Il y en a combien ?... Ouah ! Un million de rats !" ... S'il n'y a peut-être pas un million de rats sur la vidéo, la grappe de rongeurs découverte dans une benne à ordures près du musée d'Orsay, dans le 7e arrondissement, est impressionnante. Selon l'un des agents de propreté, interrogé par Le Parisien, la situation est critique. "Cela fait un an qu'on constate une prolifération importante et le problème s'est amplifié, assure-t-il. Ça ne peut pas durer comme ça."
Pas de solution sans une meilleure prévention
Les éboueurs ne sont pas les seuls à s'alarmer Les dératiseurs, eux aussi, veulent sensibiliser les pouvoirs publics. Ils espèrent même faire inscrire un arsenal de mesures dans la future loi logement, "le pest management" ("la lutte contre les nuisibles" en français). Jeudi 25 janvier, Stéphane Bras, porte-parole de la Chambre syndicale désinfection, désinsectisation et dératisation (CS3D), le syndicat des spécialistes des parasites, a donc passé son après-midi à l'Assemblée nationale. "Les députés qu'on a pu rencontrer à ce jour sont vraiment inquiets", raconte-t-il.
L'idée est d'élaborer des méthodes, peut-être même des obligations pour les personnes qui ne traitent pas.
Stéphane Bras, du syndicat des spécialistes des parasitesà franceinfo
Selon Stéphane Bras, la prévention commence dès la construction des logements "pour avoir des constructions qui prennent en compte le risque et la gestion du nuisible", explique-t-il. Une première étape qui devra être accompagnée ensuite "de mesures de contrôle, voire de traitement" pour les bâtiments existants, comme des raticides pour empêcher les rongeurs d'entrer, de manière à "être dans la prévention et pas systématiquement dans le curatif avec des grandes campagnes qui n'arrivent que sur le tard", insiste Stéphane Bras.
Depuis l'an dernier, la ville de Paris a investi 1,5 million d'euros dans un plan de dératisation qui, pour l'instant, n'est pas très concluant. La mairie en appelle à tous, riverains et commerçants, pour empêcher les rats de sortir des égouts, l'un des rares endroits où ils se rendent utiles car ils y ingèrent nos déchets. Mais, en surface, il ne faut surtout pas laisser traîner de nourriture ou toucher aux pièges à rats.
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