Risques d'inondations : la France manque d'anticipation et de moyens, alerte un rapport du Sénat

Le risque d'inondation est le premier risque naturel dans le pays, auquel est confronté un habitant sur quatre.
Article rédigé par franceinfo - avec France Inter
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Les pieds dans l'eau à Le Doulac, dans le Pas-de-Calais en proie à d'importantes inondations en novembre 2023. (AURELIEN MORISSARD / AFP)

Après les inondations à répétition survenues dans les Hauts-de-France en novembre 2023 et en janvier 2024, le Sénat a mené une mission d'information et ses conclusions seront rendues mercredi 25 septembre dans l'après-midi. Invité de France Inter, Jean-François Rapin, sénateur Les Républicains du Pas-de-Calais et corapporteur de cette mission, présente déjà les premiers enseignements. Aujourd'hui, un habitant sur quatre en France est exposé au risque d’inondation, le premier risque naturel dans le pays, alors que ce même rapport constate un problème d'entretien des cours d'eau ainsi qu'un manque de moyens pour la sécurité civile.

En 2023, des communes ont été reconnues en état de catastrophe naturelle dans 54 départements, soit plus d’un département sur deux. Les départements les plus touchés sont le Nord et le Pas-de-Calais, où se rend mercredi matin Agnès Pannier-Runacher, la nouvelle ministre de la Transition écologique. Elle se déplace à Arques pour un premier bilan des engagements de l'État dans la prévention des inondations. "Les précipitations durant cette période ont été extrêmement fortes et ça ne va pas aller en s’arrangeant avec le dérèglement", prévient Jean-François Rapin sur France Inter. "Le rapport indique qu’il y aura une hausse des inondations et submersions marines", ajoute le sénateur.

Pas assez de zones d'expansion de crues ni de moyens de pompage

Ce rapport sénatorial indique qu'il y a un problème concernant les modes de gestion des cours d’eau. "Les canaux ne sont parfois pas assez gros, pas assez nombreux. On manque de zones d’expansion de crues, c’est-à-dire que quand un fleuve déborde, il faut lui permettre de pouvoir déborder. Ces moyens de gestion naturels ne sont pas suffisamment exploités en France, alors que les Pays-Bas, par exemple, ont bien anticipé ces phénomènes, car ils sont en partie sous le niveau de la mer", détaille Jean-François Rapin, s'appuyant sur les témoignages de 1 200 élus locaux recueillis via une plateforme en ligne sur le site du Sénat.

Autre constat fait par le corapporteur de cette mission, le manque de moyens de la sécurité civile : "Les officiers des SDIS [Service départemental d'incendie et de secours] nous disent qu’ils manquent de moyens de pompage de haute capacité. Durant cet épisode d’inondations, nous avons dû emprunter des pompes à la Slovaquie. Il a été rapporté qu’ils [les SDIS] manquent aussi de moyens héliportés pour intervenir."

Mais à l'heure de l'examen du budget 2025, où le nouveau gouvernement doit faire d'importantes économies, Jean-François Rapin appelle le Premier ministre Michel Barnier à "prendre en compte les recommandations" : "On a bien conscience que l’on ne va pas mettre un hélicoptère dans chaque SDIS, mais aujourd’hui, si on veut arriver à 100% de protection, c’est une question de choix politiques", ajoute le sénateur LR.

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