Reportage Sports d'hiver : une petite station des Alpes se maintient grâce au bénévolat

Malgré un enneigement de plus en plus aléatoire, de petites stations du massif de la Chartreuse fonctionnent grâce à des bénévoles et évitent la fermeture.
Article rédigé par Mathilde Imberty
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
La station de ski de Planolet à Saint-Pierre-de-Chartreuse dans les Alpes fonctionne grâce à une quarantaine de bénévoles. (MATHILDE IMBERTY / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Dans les Alpes et plus précisément dans le massif de la Chartreuse, la station du Planolet Saint-Pierre-de-Chartreuse, en Isère, retrouve des couleurs cet hiver. Non seulement parce que la neige, désormais aléatoire, est revenue dans cette station de moyenne montagne située à 1 200 mètres d'altitude, mais surtout parce que des bénévoles assurent le fonctionnement des téléskis et des caisses. Ils sont sur tous les fronts en ce début d'année très enneigé.

Christian, l'un des 40 bénévoles de l'association Nouvelles traces en Chartreuse, aide au départ du téléski débutant. "Parce que j'adore le ski, parce que c'était mon métier avant, explique-t-il. Donc là, pendant que le pisteur est en congé, je suis pisteur. Il neige, les gens sont heureux", sourit Christian.

Deux bénévoles, Olivier et Christian, aident au départ d'un des cinq téléskis de la station (MATHILDE IMBERTY / RADIO FRANCE)

Les bénévoles, comme lui, sont bien affairés, avec 70 cm de neige tombés juste avant les vacances de Noël. Évelyne travaille chez son amie Joëlle dans un magasin de location de matériel : "J'aide ma copine et sur les pistes je suis caissière. Je peux être aussi perchwoman [qui supervise les remontées mécaniques], pour aider à s'en sortir tant qu'on a de la neige." "Ça fait 30 ans que je tiens la location, abonde Joëlle Claret. Ce sera la dernière génération, puisqu'on sait que ça va se terminer, mais on profite."

"Les saisons d'avant, mes parents travaillaient de novembre à mai. Maintenant, je travaille de décembre à mars, les meilleures années."

Joëlle Claret, gérante d'un magasin de location de matériel de ski

à franceinfo

Les skieurs retrouvent le chemin du Planolet où 300 forfaits se vendent les meilleurs jours; et à seulement 15 euros, voire 10, pour les plus jeunes. "C'est top ! Là, on a de la neige et normalement on doit faire une heure et demie de route pour aller en chercher", se réjouit un skieur. "Ce n’est pas tous les ans comme ça, rappelle un autre skieur, l'année dernière, c'était plus compliqué, l'année d'avant aussi, donc on en profite tant qu'il y en a." "Avec beaucoup de chance, on a fortement croisé les doigts pour qu'il y ait de la neige et du coup là c'est bon !", sourit une troisième.

Un équilibre fragile mais maintenu

Yann Daniel, président de l'association de bénévoles et directeur de l'école de ski de Saint-Pierre-de-Chartreuse, en Isère. (MATHILDE IMBERTY / RADIO FRANCE)

La station est modeste avec ses cinq téléskis et moins de dix pistes. C'est la bonne dimension, raisonne Yann Daniel, président de Nouvelles Traces en Chartreuse et directeur de l'École de ski français : "Les délégations de service public étaient de plus en plus compliquées à mettre en place, l'équilibre ne se faisait pas et la communauté de communes ne voulait plus gérer la station. Soit on reprenait, soit l'offre de ski sur Saint-Pierre-de-Chartreuse et le Planolet s'arrêtait. On sait qu'on peut faire fonctionner avec l'enneigement aléatoire. Par exemple, l'an dernier, on a fait tourner la station sur six journées et on a réussi à tenir l'équilibre."

Un système possible à petite échelle, quand il n'y a que des téléskis et aucun skieur à déplacer par télécabines ou télésièges. Trois stations dans le Massif de la Chartreuse fonctionnent ainsi, grâce à des bénévoles, et ont évité la fermeture.

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