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Après les fortes pluies au Pays basque, la mairie de Biarritz "espère que les plages commenceront à rouvrir samedi matin"

Les précipitations au Pays basque font déborder les stations d'épuration, entraînant des fermetures de plage.

Article rédigé par franceinfo
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Plage d'Anglet, au Pays Basque, le 6 novembre 2015 (photo d'illustration) (MAXPPP)

C'est la conséquence des fortes précipitations tombées dans la nuit du jeudi 25 au vendredi 26 juillet. Près d'une trentaine de plages de la côte basque ont dû fermer, en raison d'une mauvaise qualité de l'eau. Les stations d'épuration débordent dans les égoûts, qui se déversent ensuite dans l'océan.

"Notre réseau d'assainissement n'est pas forcément dimensionné pour faire face à ces afflux d'eaux de pluies", explique sur franceinfo Guillaume Barucq, adjoint au maire de Biarritz chargé de l’environnement, de la qualité de vie et du bien-être.

franceinfo : Est-ce normal que les stations d'épuration soient saturées de la sorte ?

Guillaume Barucq : L'été, le pic de fréquentation met en tension le réseau d'assainissement. Nous sommes également soumis au changement climatique, qui occasionne des pluies beaucoup plus intenses, et beaucoup plus régulières qu'auparavant. Les grosses pluies qui se produisaient tous les dix ans se produisent désormais quasiment tous les ans. Notre réseau d'assainissement n'est pas forcément dimensionné pour faire face à ces afflux d'eaux de pluies mélangées avec les eaux usées.

Épisodiquement, sur les orages très forts comme cela a été le cas la nuit dernière [du jeudi 25 au vendredi 26 juillet], nous enregistrons des cumuls de pluies de 15 à 20 millimètres, sur de très courtes durées. L'eau doit bien s'écouler quelque part, si on ne veut pas qu'il y ait des dégâts dans les habitations. En l'occurrence il y a eu des déversements sur les plages de la côte basque, qui ont fait que des fermetures ont été décrétées. 

Nous sommes dans une logique de transparence totale. Dès qu'il y a une pollution, il y a des applications comme Biarritz Infos Plages, qui vous indique en temps réel la qualité de l'eau. Cette qualité n'était pas suffisante vendredi 26 juillet au matin pour la baignade.

Combien de temps vont durer ces interdictions ?

Tout dépend s'il pleut à nouveau dans les jours qui viennent. On sait qu'en moyenne, il faut six à douze heures pour que l'océan auto-épure les bactéries de manière suffisante pour rendre la baignade acceptable. Nous avons espoir que les plages commencent à rouvrir samedi 27 juillet au matin. Mais nous sommes sous le coup de nouvelles pluies, qui pourraient aggraver la situation. 

Le problème, c'est que ces fermetures de plages tombent pendant les vacances scolaires. C'est très malvenu et cela affecte fortement notre économie touristique. Il y a notamment des risques infectieux. Nous ne faisons courir aucun risque aux baigneurs.

Il faut maintenant redimensionner les réseaux d'assainissement. On ne se tourne pas les pouces. Nous investissons des centaines de millions d'euros là-dessus. Il faut surtout penser l'assainissement, avant même l'urbanisation de la côte. C'est un problème sur toutes les côtes, en mer Méditerranée. Il y a des solutions, le tout c'est d'en prendre conscience.

Faut-il désurbaniser ?

Désurbaniser, c'est compliqué. En revanche, on peut désimperméabiliser. On peut végétaliser de grandes portions d'une ville, afin que les terres absorbent mieux l'eau, et que cette eau ne se retrouve pas dans les canalisations. Cela permettrait de résoudre une grande partie du problème.

Ensuite, il suffit de créer des bassins de rétention. Nous en avons déjà, mais il en faut encore plus. Une fois qu'on pense la ville autour de la gestion de l'eau, on peut résoudre ces problèmes. J'ai bon espoir que dans les cinq ans qui viennent, si on se met tous à l'ouvrage, nous arriverons à résoudre ces problématiques.

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