: Cartes Combien d'années d'espérance de vie gagneriez-vous si votre région n'était pas polluée ?
Selon une nouvelle étude, la pollution de l'air serait responsable de 48 000 morts par an dans l'Hexagone. Les chercheurs ont testé plusieurs scénarios, pour montrer son impact sur notre espérance de vie.
Affections pulmonaires, cardiaques, neurologiques, vasculaires, sanguines, inflammations, stress, troubles de la reproduction et du développement... Ce sont les principales conséquences de la pollution de l'air sur la santé, détaille une nouvelle étude de Santé publique France (en PDF), publiée lundi 21 juin.
Selon ce rapport, elle est la troisième cause de mortalité en France, avec 48 000 morts annuels, derrière le tabac et l'alcool. Les Français gagneraient donc à respirer un air plus pur pour vivre plus longtemps. Combien d'années d'espérance de vie pourriez-vous gagner si votre région n'était pas polluée ? Santé publique France a testé plusieurs scénarios.
Scénario 1 : en éliminant la pollution humaine
Pour bien respirer en France, mieux vaut se diriger dans les massifs montagneux. C'est là, dans les Pyrénées, les Alpes ou le Massif central que se situent principalement les 5% des communes rurales les moins polluées.
Si toutes les communes françaises arrivaient à ce niveau, et se débarrassaient ainsi de la "pollution anthropique", autrement dit essentiellement liée aux activités de l'homme, l'espérance de vie des personnes âgées de 30 ans augmenterait de neuf mois en moyenne. Les résultats seraient encore plus importants dans les villes de plus de 100 000 habitants (15 mois gagnés) et à Paris (27 mois, plus de deux années).
Scénario 2 : une baisse "plus réaliste" de la pollution
Difficile d'imaginer l'air de Paris aussi respirable que celui des alpages. "Sous un scénario plus réaliste", la pollution pourrait baisser jusqu'à atteindre, pour chaque ville ou village, les niveaux les plus bas constatés dans les communes de même ordre de grandeur.
Dans ce cas, plus de 34 000 morts seraient évités chaque année en France. Ce serait toujours neuf mois d'espérance de vie en plus en moyenne, soit 8 mois de plus dans les communes de plus de 100 000 habitants, et 19 à Paris.
Scénario 3 : en respectant les recommandations de l'OMS
Reste un autre scénario : si le niveau de particules fines atteignait la valeur recommandée par l'Organisation mondiale de la Santé (10 µg/m3 en moyenne annuelle pour les PM2.5) dans toutes les communes de France. Dans ce cas, 17 000 morts pourraient tout de même être évités chaque année, la plupart dans les grandes agglomérations. Ce serait toujours quatre mois d'espérance de vie supplémentaires en moyenne, 17 à Paris.
Cet objectif reste plus ambitieux que la cible fixée par le Grenelle de l'environnement (15 µg/m3). Son respect ne permettrait d'éviter que 3 000 morts, à en croire l'étude.
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