Pollution de l'air : la santé des Européens menacée, selon un rapport
L'Union européenne ne protège pas assez ses citoyens contre la pollution atmosphérique, estime la Cour des comptes européenne dans un rapport publié mardi 11 septembre.
"Le lourd coût humain et économique de la pollution n'a pas encore suscité d'action appropriée à l'échelle de l'UE." Ce constat alarmant émane de la Cour des comptes européennes, qui publie mardi 11 septembre son rapport consacré à la pollution atmosphérique.
Dans ce document, l'institution gardienne des finances de l'Union européenne rappelle que la pollution atmosphérique est responsable de 400 000 décès prématurés en Europe. Selon la Cour, son coût sanitaire se chiffre "en centaines de milliards d'euros". Ses conclusions : l'Union européenne ne protège pas assez ses citoyens contre la pollution atmosphérique.
Au cours des dernières décennies, les politiques de l'UE ont contribué à faire diminuer les émissions, mais la qualité de l'air ne s'est pas améliorée au même rythme, et les effets sur la santé publique restent considérables
Janusz Wojciechowski, responsable du rapport au sein de la Cour
Dans des pays comme la Bulgarie ou la Hongrie, le nombre moyen "d'années en bonne santé perdues à cause de la pollution atmosphérique" est supérieur à celui constaté en Chine ou en Inde, souligne la Cour des comptes, chiffres de l'OMS à l'appui. En cause : des normes de qualité de l'air dans l'Union européenne fixées il y a près de vingt ans. Par ailleurs, selon les auteurs du rapport, certaines normes en vigueur "sont à la fois nettement moins strictes que les lignes directrices de l'OMS et trop peu contraignantes au regard des dernières données scientifiques", écrivent les auditeurs.
La France également pointée du doigt
Alors que la Commission européenne doit contrôler les actions des Etats membres, le rapport constate également que les actions en justice de Bruxelles n'ont pas mis fin aux dépassements des valeurs limites. Les auditeurs recommandent notamment "une action plus efficace de la part de la Commission européenne" et "une actualisation de la directive sur la qualité de l'air ambiant", ainsi qu'"une amélioration de la sensibilisation et de l'information du public".
En mai, la Commission européenne avait décidé de renvoyer six Etats membres, dont l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni, devant la justice, après des mises en garde infructueuses depuis 2005.
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