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Reportage "C'est comme si vous couriez sur du béton" : en raison de la sécheresse, la question du report de la saison de football amateur est posée

Les pelouses des stades sont à sec, ce qui complique les entraînements des footballeurs amateurs. Alors que la Coupe de France doit démarrer ce weekend du 27 août, la reprise des compétitions n'est pas assurée.

Article rédigé par Jérôme Val - édité par Valentin Moylen
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Les terrains de football, comme ici celui de Plouescat (Finistère), sont extrêmement secs à cause de la sécheress, ce qui complique la reprise des entraînements dans les clubs amateurs, le 9 août 2022. (NICOLAS CREACH / MAXPPP)

"Je n'ai jamais vu ça" : Loïc Plassart a pourtant de la bouteille, mais l'entraîneur du club breton de Saint-Thégonnec Loc-Eguiner, près de Morlaix dans le Finistère, est dépité. Depuis la reprise de l'entraînement fin juillet, la pelouse n'a plus rien à voir avec un terrain de football.

"La pelouse est dans un état catastrophique. On est plutôt sur des zones avec un peu de terre apparente, vitrifiées pratiquement, cuites par le soleil, du foin. C'est impraticable", lâche l'entraîneur. Le terrain n'a pas été arrosé depuis un mois. À la différence des clubs professionnels, aucune faveur n'a été accordée aux clubs amateurs situés dans les départements placés en situation de crise sécheresse.

"Ce sont les chevilles et les genoux qui prennent"

S'entraîner devient compliqué, jouer un match sur ce genre de surface est même périlleux, explique Patice Croquet, le président du SC Villeperdue, en Indre-et-Loire. Le 15 août dernier, la préfecture a passé le département en crise sécheresse. Mais déjà depuis le début de l'été, ce petit club situé au sud de Tours ne peut plus arroser son terrain à la suite d'une décision de la mairie. Des zones entières de terre asséchée, d'herbe grillée rendent quasi-impossible la pratique du football. Un gardien ne peut pas plonger, difficile pour un défenseur de tacler sans risquer de s'arracher la cuisse. "C'est comme si vous courriez sur du béton, tout simplement. Le risque, principalement, c'est la blessure, les mollets, le dos. Ce sont les chevilles et les genoux qui prennent", déplore Patrice Croquet.

Comme à Villeperdue, de nombreuses communes n'ont pas pu arroser ces pelouses en souffrance. Le terrain pourra-t-il être utilisé le 28 août pour le deuxième tour de la Coupe de France et la réception de Saint-Amand-Longpré ? 

Faut-il reporter le début de la saison ?

Plus généralement, la question d'un report du début de saison se pose. "Il faut y réfléchir très vite", selon Thibault Deslandes, qui dirige le FC Saint-Lô dans la Manche. 

L'épisode de cet été doit nous servir à réfléchir à la suite des événements. Mais en même temps, qu'est ce qu'on peut faire ? La solution immédiate, ce serait le terrain hybride. Mais c'est un investissement énorme 

Thibault Deslandes, dirigeant du FC Saint-Lô (Manche)

à franceinfo

Les pelouses hybrides sont un nouveau type de pelouse mi-synthétique, mi-naturelle, mais elles représentent un investissement considérable pour un petit club amateur. Car un terrain hybride ou synthétique coûte entre 500 000 et un million d'euros, un montant inabordable pour la majorité des clubs et des communes.

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