Sécheresse : "Ce n'est plus possible", s'alarme un agriculteur de l'Ain face aux restrictions d'eau
Actuellement, 15 départements sont déjà soumis à des restrictions qui vont de l'incitation à des économies d'eau à l'interdiction d'arrosage des jardins ou des champs à certaines heures, comme dans l'Ain.
Carottes, choux, pommes de terre, betteraves... Dans l'exploitation de Guillaume Ray, située dans l'Ain, près de Lyon, c'est humide. Et c'est un paradoxe : on a presque les pieds dans la boue devant le grand hangar dans lequel sont stockés les légumes produits par cet agriculteur. Pourtant, le secteur manque déjà d'eau : depuis le 1er avril, 34 communes dans ce secteur sont sous le coup d'un prefectoral d'alerte renforcé.
La préfecture a mis en place des restrictions d'usage d'eau. Guillaume Ray a désormais l’interdiction d'irriguer ses champs entre 9 heures du matin et 21 heures, et cela se répète depuis plusieurs années. "Ça fait deux, trois ans que ça durait, qu'on était un peu sur la sellette mais on arrivait à s'adapter on va dire, confie l'agriculteur. Aujourd'hui, ce n'est plus possible, la nuit c'est fait pour dormir donc de 21 heures à 9 heures, on ne peut pas gérer l'irrigation qu'on gère habituellement la journée et la nuit."
Cinquante exploitations sous le coup des restrictions
Les nappes phréatiques se remplissent très lentement et sont très sensibles au ruissellement. "Les maraîchers sont sur le plateau et quand on a beaucoup trop de pluie, ça redescend et ça n'a pas le temps de rentrer dans le sol", explique Jean-Pierre Gaitet, le maire de la commune de Miribel qui est sous le coup des restrictions.
"Une pluie bien fine, bien calme, ça rentre dans la terre et ça descend dans les nappes phréatiques. Les pluies comme ça, ce n'est malheureusement pas assez souvent."
Pierre Gaitet, maire de la commune de Miribelà franceinfo
Cinquante exploitations agricoles doivent faire attention à l'eau. Aujourd'hui, elles n'ont pas véritablement de plan B. Puiser dans le Rhône ou construire une retenue coûterait trop cher, selon Fabien Thomazet. "On ne peut pas se permettre d'engager ces exploitations dans des infrastructures très onéreuses parce qu'il faut derrière qu'on assure un minimum de rentabilité", explique le conseiller irrigation pour la chambre d'agriculture de l'Ain. L'adaptation à la sécheresse dans ce secteur se fait au coup par coup. En espérant que la pluie revienne pour remplir la nappe.
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