Sécheresse : près d'Orléans, le niveau d'eau bientôt "historiquement bas" inquiète les hydrogéologues

Sur le bord de la route, tout près des champs de blé, à côté d’une ferme, on voit un petit puits. Il fait 28 mètres de profondeur et mène à une gigantesque réserve d’eau : la nappe de Beauce, près d'Orléans (Loiret)."C'est un aquifère [roche qui abrite l'eau] qui couvre une superficie d'environ 10 000 kilomètres carrés, décrit Marie Servière, hydrogéologue au bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) Centre-Val-de-Loire. En son centre, l'épaisseur est d'environ 100 mètres. Donc, c'est vraiment un très gros aquifère sédimentaire".

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Ce puits c’est l’œil du BRGM. Il permet de surveiller quotidiennement le niveau de l’eau et d'alerter les autorités lorsqu'il y a un risque de sécheresse, comme ce fut le cas fin avril. Pour mesurer le niveau de la nappe, le bureau utilise "un câble avec un capteur de pression en bas, explique Yann Lefèvre, technicien hydrogéologue. Après, on a une transmission qui fonctionne par le réseau mobile qui nous envoie tous les matins les données des 24 heures précédentes. Là, on l'a mesurée ce matin, elle était à 16,89 mètres"

Pas de remontée du niveau de l'eau à espérer

La nappe de Beauce remonte jusqu’en région Parisienne et est suivie depuis 1994."Actuellement, là, on est dans des niveaux qui sont très bas en ce point-là pour la saison", constate Marie Servière. En ce début d’été, elle rejoint les baisses historiques des années 90 et 2006. Les données du BRGM permettent de faire des scénarios pour les mois de juillet et août, en fonction des prévisions de pluie de Météo France : "Ici, on a une courbe sur des années de suivi. Et là, en fait, ça permet d'avoir une prévision en fonction des pluies."

"Si, par exemple, il n'y a pas de pluies, le niveau de la nappe va baisser. Il sera quasiment historiquement bas. Et là, on peut voir ce qu'on aura comme variation de la nappe. C'est un scénario."

Marie Servière, hydrogéologue

à franceinfo

Mais il n’y a pas grand-chose de positif à espérer, regrette l'hydrogéologue : "Les pronostics Météo France en cette période ne vont pas influencer le niveau de la nappe. Il y a très peu d'infiltrations à cette époque-là." Les données remontent aussi en préfecture pour motiver les arrêtés de restriction de l'usage de l'eau. Depuis fin juin, le sud d’Orléans a été placé en situation de crise.