Tremblement de terre : en Charente-Maritime, les pompiers vont rester au moins jusqu'à lundi matin à La Laigne

"Une réplique sismique d'une magnitude de 5 a été ressentie ce matin aux alentours de 4h30" dans les Deux-Sèvres, annonce samedi 17 juin, la préfecture du département dans un communiqué de presse. Elle précise que "les pompiers sont mobilisés et procèdent à des actions de reconnaissance, pour répondre aux appels et vérifier l'état des bâtiments, en particulier ceux fragilisés lors de la première secousse de vendredi".

Cette réplique survient en effet au lendemain d'un séisme d'une magnitude de 5,3 à 5,8 qui s'est produit à 18h38 entre La Rochelle (Charente-Maritime) et Niort (Deux-Sèvres), selon le Réseau national de surveillance sismique et le Bureau central sismologique français. Il s'est fait ressentir sur une grande partie de l'ouest de la France, de la Bretagne à la Gironde.

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Deux personnes ont été légèrement blessées et 38 autres relogées dans les Deux-Sèvres, indique la préfecture dans son dernier communiqué publié à 11h samedi. "Les services de secours ont conduit plus d’une trentaine d’interventions afin de mener des actions de reconnaissance, de répondre aux différents appels et de vérifier l’état des infrastructures". Des évacuations ont eu lieu dans les communes de Mauzé-sur-le-Mignon, Saint-Hilaire-la Palud et Arçais.

En Charente-Maritime, sur "la dizaine de communes" touchées par le séisme survenu ce vendredi, "135 bâtiments" publics et privés ont été endommagés, a déclaré sur franceinfo Nicolas Basselier, le préfet de la Charente-Maritime. Sur ces 135 bâtiments, "71 sont considérés comme inhabitables en raison des risques structurels qu'ils présentent", indique la préfecture dans un communiqué. Le nombre de personnes à reloger est en cours de recensement par les autorités locales.

Il n'y a pas eu de dégâts sur les infrastructures routières et les réseaux de communication, précise la préfecture. Enedis a rétabli l'électricité, ce samedi dans la matinée, pour tous les foyers qui en étaient privés.

Un village évacué en Charente-Maritime

La quasi-totalité des 500 habitants de la commune de La Laigne (Charente-Maritime) ont été évacués par précaution, rapporte France Bleu La Rochelle. La plupart des évacués ont trouvé refuge chez des proches, une dizaine de personnes ont passé la nuit dans le gymnase de Courçon, un village voisin. Quand le tremblement de terre est survenu vendredi en début de soirée, Bruno Asperti était chez lui. Il a soudain entendu "une détonation énorme". "Ça a duré cinq ou dix secondes, tout a tremblé à l'intérieur, et les fissures sont apparues" sur les murs, témoigne-t-il. L'élu constate que de nombreux bâtiments et maisons menacent de s'effondrer, notamment "autour de l'église". 

"Il y a des fissures dans lesquelles on peut passer la main."

Bruno Asperti

France Bleu La Rochelle

Le maire du village, Philippe Pelletier, précise samedi 17 juin sur franceinfo que le clocher de l'église de la commune est "sur le point de s'effondrer". "À chaque fois qu'il y a une nouvelle secousse, ça bouge", explique-t-il en précisant qu'un "périmètre de sécurité" a été installé. L'édile indique par ailleurs qu'une centaine de maisons sont désormais "inhabitables" dans cette petite commune. Pour les habitations qui sont "réparables", le maire estime qu'il faudra "de grosses réparations". 

Des habitants "traumatisés"

Mais le maire de La Laigne rappelle que "le point important, c'est qu'il n'y a aucune victime" dans la commune. Il souligne toutefois que "les gens sont traumatisés". Au PC de secours installé par les pompiers, plusieurs habitants font en effet part de leur sidération. François et Brigitte habitent La Laigne depuis trente ans et se disent "sous le choc" face aux dégâts matériels chez eux. "Cette maison avait une âme, je ne pense pas qu'on pourra revenir parce que les dégâts sont irréparables", regrette Brigitte qui ne parvient pas à cacher sa tristesse. 

"Plusieurs dizaines de maisons", "quelques églises, dont celle de La Laigne" et "quelques bâtiments publics" sont fissurés confirme sur franceinfo samedi 17 juin, Nicolas Basselier, le préfet de Charente-Maritime. Les sinistrés ne pourront pas regagner leur domicile tout de suite, précise-t-il. Les gendarmes et 80 pompiers ont œuvré pour sécuriser les bâtiments et mettre à l'abri les habitants. Selon le représentant de l'État, les centaines de personnes évacuées ont trouvé une solution de relogement temporaire par leurs propres moyens. À présent, l'enjeu est de proposer des "solutions plus pérennes en attendant que leur logement soit mis en sécurité", explique Nicolas Basselier.

Les pompiers vont rester au moins jusqu'à lundi matin à La Laigne. Ils visitent tous les bâtiments et les classent selon leur niveau de dégradation. Les habitations les plus fissurées se trouvent autour de l'église de la commune. Les habitants de ces maisons classées "noires" ne peuvent plus y retourner. Ils ont seulement pu aller chercher quelques affaires, accompagnés par les pompiers.

Les habitants des communes alentour sont appelés à se rendre à La Laigne, où se trouve le PC des pompiers, pour déclarer leur sinistre.

Des coupures d'électricité 

Le préfet de Charente-Maritime conseille aux personnes touchées de contacter leur assureur. Il rappelle que les séismes font partie des "événements qui ouvrent droit à la procédure de l'état de catastrophe naturelle". Pour cela, il faut se rendre en mairie. C'est le maire qui doit formuler la demande de reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle. "Étant donné l’intensité du séisme qui a frappé l’ouest de la France, une procédure accélérée de reconnaissance de catastrophe naturelle sera enclenchée afin de prendre en compte les potentiels dégâts structurels qui auraient été engendrés", indique le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sur son compte Twitter.