Séismes en Turquie et en Syrie : "La priorité numéro une, c'est de fournir de l'eau potable", lance la directrice générale d'Unicef France
"Dans ce type de catastrophe, la priorité numéro une, c'est de fournir de l'eau potable", estime mardi 7 février sur France Inter Ann Avril, directrice générale d'Unicef France, après les violents séismes en Turquie et en Syrie, qui ont fait plus de 4 300 morts. Elle explique que l'eau potable "est le seul moyen d'éviter qu'il y ait une deuxième catastrophe, c'est-à-dire que [les rescapés] meurent de soif ou que des maladies se propagent".
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Des enfants "piégés dans leur sommeil"
En collaboration avec les autorités locales, l'Unicef est souvent "obligée de tracter de l'eau potable d'autres régions", avant de "purifier l'eau à l'aide des tablettes de purification", précise Ann Avril. La directrice générale d'Unicef France appelle donc à la solidarité des Français : "cinq euros permettent de purifier 1 500 litres d'eau potable, donc des petits dons peuvent beaucoup aider à fournir de l'eau potable aux enfants". Selon Ann Avril, il faut justement favoriser les dons d'argent, et non les dons de plaid, couettes ou autre matériel, car envoyer du matériel serait "logistiquement difficile".
"C'était une région déjà tellement sinistrée qu'il y avait déjà du matériel de secours, mais ça ne va jamais suffire au regard des besoins"
Ann Avril, directrice générale d'Unicef Franceà France Inter
Avant même les séismes, elle estime qu'il y avait dans le nord de la Syrie "2,5 millions de personnes dépendant de l'aide humanitaire sur les 4 millions d'habitants", ainsi que "d'énormes camps de réfugiés en Turquie, sur la région limitrophe à la Syrie". Sur place, les populations étaient déjà "extrêmement fragiles" de par les "dix ans de guerre, la violence et l'exil". Ces tremblements de terre viennent donc aggraver leur situation. Les organismes humanitaires ont "vraiment beaucoup de travail" et ont "besoin de la solidarité de chacun", insiste Ann Avril.
Outre l'eau potable, Unicef France aide les populations "en deuxième rideau" : ses personnels "essaient de mettre [les rescapés] à l'abri, de leur fournir un endroit sûr pour trouver un peu de répit et de repos". Ann Avril redoute tout particulièrement "les conditions climatiques extrêmes". "Il fait très froid, il pleut donc on essaie si possible de les mettre dans les conditions les moins précaires possibles", ajoute-t-elle.
Unicef France mettra ensuite "en place des cellules psychologiques pour les enfants, et notamment ceux qui ont perdu un proche". Ann Avril met ainsi en avant les risques de traumatismes : "Ces enfants ont été piégés dans leur sommeil, des familles entières qui dormaient dans un sommeil profond ont été ensevelies, c'est un véritable cauchemar vivant".
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