Tempête Ciaran : logement, voiture, catastrophe naturelle... Les conseils d'assureurs face aux dégâts

L'ouest du pays a été touché par la tempête Ciaran avec des fortes rafales de vent mercredi soir. Des assureurs donnent quelques conseils pour savoir comment se prémunir des dégâts sur ses biens et se faire indemniser en cas de dommages.
Article rédigé par franceinfo - Aurore Richard et Thomas Destelle
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Un toit tombé d'un bâtiment à la suite d'un orage, à Preuilly le 20 juin 2023. Photo d'illustration. (GUILLAUME SOUVANT / AFP)

La tempête Ciaran était attendue dans l'ouest de la France, dans la soirée du mercredi 1er novembre, et elle doit s'étendre au reste du pays jeudi 2 novembre, indique Météo-France. Au moins dix records absolus de vent ont été battus au passage de cette "très forte tempête automnale", principalement dans le Finistère. Météo-France a notamment enregistré une rafale à 172 km/h à Ploudalmézeau. 

Le bilan provisoire fait état d'un mort, quatre blessés et "1 315 personnes déplacées" selon le ministre de l'Intérieur. À 7 heures, plus d'un 1,2 million de foyers étaient dans le noir d'après Enedis. 

Comment se préparer et comment faire pour bien protéger ses biens face à une telle tempête ? Franceinfo a demandé conseil à des assureurs.

Les bons gestes pour éviter les dégâts

Ce sont des gestes simples. Il faut, par exemple, débrancher les appareils électriques qui ne sont pas indispensables ou encore, bien fermer son portail pour éviter qu'il ne soit abîmé par le vent. Benjamin Vossey, directeur en charge des événements climatiques à la Macif, vous donne quelques conseils supplémentaires : "La priorité, c'est de ranger le mobilier extérieur. Cela peut paraître très bête, mais les chaises, les trampolines, les pots de fleurs sont des objets qui peuvent voler et donc endommager les autres biens."

"Il faut aussi ranger sa voiture au garage si on en a un, et puis fermer ses volets pour protéger son habitat, notamment pour limiter l'infiltration d'eau."

Benjamin Vossey, Macif

à franceinfo

Sur les volets électriques, il faut tout de même laisser "une ouverture de disponible", précise Yann Lecae, directeur de la stratégie et de la performance Indemnisation chez Allianz France. "En cas de panne électrique et si tous les volets sont électriques, il faut toujours pouvoir sortir de la maison et ne pas se faire piéger à l'intérieur de la maison", explique l’assureur. Si l'on vit dans une maison, il est aussi possible "de renforcer certaines fenêtres avec des bandes adhésives", poursuit Yann Lecae. "Mais on ne demande pas à nos clients de se barricader non plus. L'assureur est aussi là en cas de coups durs. C'est aussi notre mission."

Les assureurs vous recommandent aussi de scanner tous vos documents importants. Vous pouvez également prendre en photo votre habitation et vos biens mobiliers avant la tempête, et cela pourra servir ensuite, en cas de sinistre.

Bien regarder la garantie dans vos contrats d’assurance

Il faut être particulièrement attentif aux garanties qui peuvent intervenir en cas de tempête. Il y en a deux très importantes. Tout d'abord, il y a la garantie catastrophes naturelles. "Elle est souvent incluse dans les contrats multirisques habitation, mais si on a un contrat vraiment de base, ce n'est pas forcément le cas, explique Cédric Ménager, directeur général des furets.com, comparateur d'assurances. Cette couverture intervient quand il y a une déclaration de catastrophe naturelle, une déclaration officielle faite par les autorités à partir de laquelle on peut aller faire des demandes de remboursement".

S'il n'y a pas cette déclaration de catastrophe naturelle, à ce moment-là, il faut vérifier qu'on a la garantie tempête, poursuit Cédric Ménager : "Elle va intervenir même s'il n'y a pas de déclaration officielle de catastrophe naturelle et va permettre de couvrir un certain nombre de dégâts occasionnés par une tempête. Cette garantie "tempête", elle est souvent optionnelle, elle n'est pas toujours intégrée dans les contrats multirisques donc c'est vraiment important de regarder si on en dispose bien", poursuit-il. Avec cette garantie, les réparations vous sont remboursées, parfois, le déblaiement et le relogement sont aussi couverts. Tout dépend du montant que vous payez. Avec furets.com, il faut compter minimum 42 euros par an.

Bien regarder quels biens sont assurés

Si votre habitation est assurée, il faut aussi faire attention aux extérieurs, prévient Olivier Gully, responsable des produits Incendies et risques divers Particulier chez Allianz France. "C'est-à-dire la piscine, les panneaux photovoltaïques, les serres ou encore les barbecues..., détaille l'assureur. Le client peut ou non les garantir et ce n'est pas couvert forcément d'office dans les contrats."

"En France, vous avez un très bon niveau de protection sur les intempéries ou catastrophes naturelles en général sur les parties essentielles comme l'intérieur de la maison et surtout par rapport à d'autres pays."

Olivier Gully, Allianz France

à franceinfo

Concernant la voiture, tout va dépendre de comment vous êtes assuré : "Si le client est assuré au minimum, c'est-à-dire sa responsabilité civile, généralement pour sa très vieille voiture qui normalement a plus de valeur, il n'est pas couvert, explique Olivier Gully. En revanche, dès que le client a des formules intermédiaires avec vols, incendie, bris de glace, il est couvert contre tous les événements un peu comme l'assurance multirisque habitation."

Demander rapidement l'indemnisation à son assurance

En cas de dommages à la suite d'une intempérie, vous allez devoir vous tourner vers votre assureur. Tout d'abord, dressez un inventaire précis de tous vos biens endommagés. Il faut ensuite réaliser des photographies des dommages. "Si vous disposez par exemple d'un abri de jardin, vous pouvez y conserver vos biens détruits", précise Yann Lecae, directeur de la stratégie et de la performance Indemnisation chez Allianz France. Cela vous permettra de répondre à une possible demande de l'assureur, "mais on peut jeter tout ce qui périssable", précise Yann Lecae.

Vous pouvez prévenir dans le même temps, votre assureur ou son intermédiaire. "La déclaration initiale ne va durer qu'une quinzaine de minutes. Après, vous aurez le temps de faire ce qu'on appelle techniquement l'état de perte, c’est-à-dire de lister l'ensemble des dommages que le client a subi", explique Yann Lecae. Dans les documents à fournir, il y a principalement les factures d'achat, mais pas seulement. "Pour une voiture qui a été complètement détruite, on peut fournir en plus de la facture le livret d'entretien et les révisions périodiques pour démontrer que le véhicule était en bon état et donc pour que la valorisation du véhicule soit au juste prix", précise l'assureur.

La durée pour recevoir votre indemnisation va cette fois-ci encore dépendre du contrat souscrit et des dommages subis. "Les délais peuvent être différents, sauf en matière de catastrophe naturelle où ils sont imposés par la loi, c'est entre 30 et 21 jours selon les cas, explique Yann Lecae. À savoir qu'en cas de catastrophe naturelle, il existe toujours une franchise à payer, imposée par la loi, qui est aux alentours de 380 euros. 

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