Mise en examen pour blanchiment, Florence Lamblin nie toute implication mais démissionne
FTVi fait le point sur ce que l'on sait de cette affaire.
JUSTICE - Elle a été mise en examen pour blanchiment en bande organisée et association de malfaiteurs, vendredi 12 octobre. Florence Lamblin, adjointe Europe-Ecologie-Les-Verts (EE-LV) au maire du 13e arrondissement de Paris a affirmé ne "rien avoir à voir" avec cette histoire. Mais elle a accepté de démissionner, samedi 13 octobre, pressée par son camp. FTVi fait le point sur ce que l'on sait sur cette affaire.
Une enquête visant un spectaculaire réseau de blanchiment d'argent de la drogue
C'est une information dont France 2 diffusait les premières images vendredi. Dans le cadre d'une enquête menée par l'Office central de répression du trafic de stupéfiants depuis février dernier, vingt personnes ont été interpellées et entendues mercredi, en France et en Suisse.
Dans l'hexagone, neuf d'entre elles ont été mises en examen, dont Florence Lamblin, élue écologiste parisienne. Huit ont été placées sous contrôle judiciaire avec une caution allant de 80 000 à un million d'euros, elle étant celle qui a payé la caution la plus faible, de source proche du dossier. La neuvième est en détention provisoire car soupçonnée d'être impliquée dans le trafic de stupéfiants. A Genève, deux hommes ont été incarcérés.
Selon les enquêteurs, le réseau aurait importé plus de huit tonnes de cannabis, d'une valeur de 40 millions d'euros à la revente. Le produit des ventes était ensuite injecté dans un circuit très complexe et étudié de blanchiment, via des comptes en Suisse et en échange de grosses sommes en liquide.
Un avocat qui parle d'"erreur judiciaire"
"Elle était en lien avec quelqu'un qui ne justifiait pas qu'elle s'en méfie et qui, lui, est impliqué dans cette affaire", a expliqué son avocat, Me Jérôme Boursican. Interrogé par FTVi, il reconnaît l'existence d'un compte en banque suisse au nom de Florence Lamblin "créé en 1920 et provenant d'un héritage familial". "S'il y avait quelque chose, ce serait tout au plus le fait de ne pas avoir déclaré 350 000 euros à l'ISF", a-t-il avancé après avoir parlé de "1 500 ou 2 000 euros" plus tôt dans la journée.
Une "personne de confiance" l'a "mise en relation avec quelqu'un qui a rapatrié cet argent en France" et qui "s'est révélé impliqué" dans l'affaire de blanchiment, martèle-t-il. "On ne parle d'elle que parce qu'elle est élue", s'est-il indigné tout décrivant sa cliente comme "particulièrement choquée".
Me Boursican, qui parle "d'erreur judiciaire", compte demander le non-lieu dès lundi. Par ailleurs, il conteste formellement les informations selon lesquelles des perquisitions ont permis aux enquêteurs de retrouver 400 000 euros, dont une bonne partie en espèces, chez Florence Lamblin.
Une cascade de réactions politiques
Première à prendre ses distances avec l'élue, sa famille politique. "Si les faits sont avérés, ils sont graves et il faut qu'ils soient condamnés", a déclaré à l'AFP le porte-parole national d'EE-LV, Jean-Philippe Magnen qui ajoute "ces faits n'ont rien à voir avec EE-LV ni son activité d'élue".
Dans la foulée, Bertrand Delanoë, le maire PS de la capitale lui a demandé de "tirer toutes les conséquences [de sa mise en examen] sur l'exercice de son mandat", estimant que l'affaire était "très très grave". Le maire du 13e arrondissement dont elle est l'adjointe en charge de l'environnement a annoncé lui-même avoir reçu un mail de démission. Unanimement, la gauche condamne les faits mais rappelle la présomption d'innocence.
A droite de l'échiquier politique, l'UMP parisienne n'a pas raté l'occasion de condamner "la permissivité de la gauche vis-à-vis de la drogue". A l'instar de Philippe Goujon, député-maire du XVe arrondissement qui a dénoncé le climat "permissif [à gauche] qui fait que certains ne voient pas la différence entre le licite et l'illicite"."Pourriture à tous les niveaux", a quant à lui asséné le Front national par la voix de son secrétaire départemental parisien, Wallerand de Saint-Just.
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