Ségolène Royal a-t-elle raison d'affirmer que son prédécesseur Michel Rocard ne s'est rendu qu'une fois aux réunions du Conseil de l’Arctique ?
Pour justifier son absence lors des réunions du Conseil de l’Arctique, Ségolène Royal affirme que son prédécesseur Michel Rocard ne s'y est rendu qu'une fois en sept ans. L'argument ne tient pas.
Mise en cause dans son rôle d'ambassadrice des Pôles, Ségolène Royal s'est défendue jeudi, en dénonçant une "opération de communication", non dénuée "d'arrière-pensées politiciennes" de la part des deux députés de la majorité qui veulent l'entendre à l'Assemblée. Ségolène Royal explique notamment que son absence aux réunions du Conseil de l'Arctique ne pose pas de problème, et que son prédécesseur Michel Rocard ne s'y est rendu qu'une fois en sept ans.
Le Conseil de l'Arctique est une instance intergouvernementale qui réunit 8 États membres, des organisations de peuples autochtones, des scientifiques et des pays observateurs comme la France. Il existe deux types de réunions : certaines ont lieu tous les six mois, d'autres tous les deux ans.
À ces sommets ministériels, Michel Rocard, décédé en 2016, s'est bel et bien rendu trois fois : en 2009, 2011 et 2013. Sa présence est mentionnée sur les listes d'émargement, accessibles en ligne sur le site du Conseil de l'Arctique.
Une présence nécessaire
L'absence de l'ancienne présidente de la COP 21 lors des réunions du Conseil est dommageable, selon le spécialiste des pôles Mikaa Mered. Il estime que sa présence aurait été souhaitable, voire nécessaire : "Ce qui posait problème dans la discussion avec les 8 pays de l’Arctique, c’était que les États-Unis ne voulaient pas qu’il y ait dans le document final la moindre référence à la COP 21, au changement climatique ou aux 2°C. Qui mieux que Ségolène Royal pour incarner une figure légitime d’opposition à l’administration américaine ?"
Le spécialiste des pôles et enseignant à l'Institut libre d'étude des relations internationales à Paris souligne que "la France avait un boulevard" pour "incarner un leadership climatique" au Conseil de l'Arctique. Un leadership que Ségolène Royal, elle-même, revendique.
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