Afghanistan : au moins 80 morts et 231 blessés dans l'attentat-suicide revendiqué par le groupe Etat islamique
L'explosion a visé un cortège de la minorité hazara. Le bilan pourrait encore évoluer.
L'attaque menée à Kaboul (Afghanistan) a été revendiquée par le groupe Etat islamique. Au moins "80 personnes ont été tuées et 231 ont été blessées" lors d'une manifestation pacifique, samedi 23 juillet, selon le dernier bilan du ministère de l'Intérieur afghan. Un photographe de l'AFP a décrit "des dizaines de corps autour de lui", dont certains "mutilés, embarqués à l'arrière d'un véhicule des rangers de la police". C'est la pire attaque de l'organisation terroriste commise en Afghanistan.
Combien étaient les terroristes ?
Le groupe Etat islamique a affirmé que "deux combattants de l'Etat islamique ont fait exploser leurs ceintures explosives lors d'un rassemblement chiite dans le quartier Dehmazang à Kaboul en Afghanistan", via son agence de presse Aamaq. Les services de renseignement afghans (NDS), cités par l'AFP, assurent que "trois assaillants ont participé à l'attaque dont un seul a réussi". Le deuxième a partiellement réussi mais l'explosion l'a tué, tandis que le troisième a été abattu par les agents du NDS. Le président Ashraf Ghani avait évoqué "plusieurs explosions" dans un communiqué rédigé en anglais et en dari.
Quelle était cette manifestation ?
Plusieurs milliers de manifestants protestaient contre un projet de ligne à haute tension, qui délaisserait leur territoire. Pour l'essentiel, il s'agissait de membres de la minorité chiite hazara, forte de 3 millions de personnes. Dans un pays à majorité sunnite, cette minorité a été persécutée pendant des décennies. A la fin des années 1990, des milliers de ses membres ont été tués par Al-Qaïda et les talibans, majoritairement des pachtounes sunnites. Ces derniers mois, elle a subi des enlèvements et des assassinats qui ont suscité une vague d'indignation sur les réseaux sociaux.
Pourquoi cette attaque du groupe EI ?
Selon le NDS, les terroristes de l'EI ont voulu reprendre la main, après avoir essuyé de lourdes frappes aériennes ces dernières semaines. L'opération, selon cette source, a été plannifiée "par le commandant Abu Ali à Achin, dans la province de Nangarhar", frontalière du Pakistan. Selon des observateurs, le groupe terroriste cherche désormais à instiller une dimension communautaire au conflit. "Tout montre que cette attaque visait à susciter des tensions sectaires en ciblant le rassemblement des chiites hazaras" relève l'analyste afghan Haroon Mir. "L'EI (...) cherche maintenant à susciter un conflit ethnique par ce type d'attaque".
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