Cet article date de plus d'un an.

Afghanistan : "J'ai travaillé toute ma vie contre l'idéologie talibane, j'étais une cible", témoigne l'une des cinq femmes accueillies en France

Invitée de France Inter, Naveen Hashim, réfugiée afghane et chercheuse en socioéconomie, dénonce la vision des femmes véhiculée par les talibans.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Naveen Hashim, chercheuse et militante des droits des femmes, à son arrivée à l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle de Roissy, le 4 septembre 2023. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

"J'étais une cible", raconte avec effroi mardi 5 septembre sur France Inter Naveen Hashim, militante pour le droit des femmes et l'une des cinq Afghanes qui ont été accueillies par la France après une opération d'évacuation. Ces femmes, menacées par les talibans, avaient fui par leurs propres moyens l'Afghanistan vers le Pakistan. Parmi elles, se trouve donc Naveen Hashim, chercheuse en socioéconomie. Au lendemain de son évacuation, elle se confie sur France Inter pour pouvoir "parler au nom de [ses] sœurs".

>> Quatre questions sur l'accueil en France de cinq femmes afghanes menacées par les talibans

Naveen Hashim dénonce la vision des femmes véhiculée par les talibans. Après avoir repris le pouvoir à l'été 2021, les talibans ont en effet privé les femmes de leurs droits au fur et à mesure des décrets. Sous leur régime, "les femmes n'ont pas le droit à l'éducation, elles n'ont pas le droit de travailler ni de sortir sans chaperon". Les femmes doivent également se couvrir entièrement lorsqu'elles sortent de chez elles, elles ne peuvent plus être scolarisées après 12 ans. "Ils veulent confiner les femmes à la maison, au domicile", regrette Naveen Hashim. Cette Afghane explique que les talibans considèrent que "les femmes ne sont pas égales aux hommes".

"Nous ne sommes pas des êtres humains complets à leurs yeux"

Naveen Hashim

à France Inter

Malgré les restrictions de circulation imposées aux femmes et le danger que représente la fuite, Naveen Hashim a finalement pu rejoindre le Pakistan, pays voisin. C'est aussi là que sa sœur a pu fuir. "Elle n'était pas en sécurité en Afghanistan, mais elle ne l'est pas non plus au Pakistan, car c'est une influenceuse sur les réseaux sociaux, et elle était une enseignante", confie-t-elle.

Un appel à l'aide de la communauté internationale

Naveen Hashim estime que "l'étendue du soutien [apporté par les pays occidentaux] n'est pas suffisant". Cette chercheuse en socioéconomie estime à "plus de 600 000" le nombre de "réfugiés au Pakistan, dont la plupart sont des femmes qui travaillent ou des étudiantes". La militante afghane regrette par ailleurs que "les enfants [qui ont fui l'Afghanistan] n'ont pas accès aux écoles" et qu'il n'y ait "aucun autre système pour les soutenir". Dans ces conditions, Naveen Hashim en appelle "au gouvernement français".

Elle souhaite que "les gouvernements européens et la communauté internationale accroissent et accélèrent le procès d'ouverture d'asile". Elle plaide pour l'ouverture "de nouvelles voies d'accueil pour les femmes Afghanes et leurs enfants, afin qu'elles puissent reprendre leur éducation et reprendre une nouvelle vie dans ces pays".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.