Afghanistan : le chef suprême du pays ordonne aux femmes de porter la burqa en public
Il s'agit de la plus forte restriction à la liberté des femmes depuis le retour au pouvoir des talibans en août.
Les talibans renforcent un peu plus leur contrôle sur les femmes. Le chef suprême de l'Afghanistan a ordonné, samedi 7 mai, que les Afghanes portent désormais en public la burqa, un voile intégral. Il s'agit de la plus sévère restriction à la liberté des femmes depuis le retour au pouvoir des talibans en août.
"Elles devraient porter un tchadri (autre nom de la burqa), car c'est traditionnel et respectueux", annonce un décret signé par Hibatullah Akhundzada et rendu public samedi par le gouvernement taliban devant la presse à Kaboul. "Les femmes qui ne sont ni trop jeunes ni trop vieilles devraient voiler leur visage quand elles font face à un homme qui n'est pas membre de leur famille", pour éviter la provocation, ajoute ce décret. Si elles n'ont pas d'importante tâche à effectuer à l'extérieur, il est "mieux pour elles de rester à la maison".
Forte répression des droits des femmes
Les talibans avaient également imposé le port de la burqa lors de leur premier passage au pouvoir entre 1996 et 2001, marqué par une forte répression des droits des femmes, conformément à leur interprétation ultra-rigoriste de la charia, la loi islamique. Après avoir pris le pouvoir à la mi-août, en mettant fin à vingt années d'occupation par les Etats-Unis et leurs alliés, qui les en avaient chassés en 2001, les talibans avaient promis de se montrer cette fois-ci plus souples.
Mais ils ont rapidement renié leurs promesses, érodant à nouveau progressivement les droits et balayant 20 années de liberté conquise par les femmes. Celles-ci sont désormais largement exclues des emplois publics et sont interdites de voyager seules. En mars, les talibans ont aussi fait refermer aux filles les lycées et collèges, quelques heures à peine après leur réouverture, annoncée de longue date.
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