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Afghanistan : les talibans célèbrent deux années de retour au pouvoir, des femmes expriment leurs peurs face à la perte de leurs droits

Depuis 2021, les autorités talibanes imposent leur interprétation austère de l'islam dans le pays. Les femmes subissent durement des lois qualifiées par les Nations unies d'"apartheid des sexes".
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Des membres des forces de sécurité talibanes à Khost (Afghanistan), le 14 août 2023. (AFP)

Le gouvernement taliban célèbre, mardi 15 août, le deuxième anniversaire de sa prise de pouvoir en Afghanistan, avec un défilé militaire dans le lieu de naissance du mouvement et d'autres célébrations de son retour à la tête du pays. Le défilé est prévu à Kandahar, berceau du mouvement taliban. Ailleurs, des convois de talibans doivent parcourir les rues de Herat (Ouest) et à Kaboul, le ministère de l'Education organisera une célébration dans une école.

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La capitale afghane était tombée le 15 août 2021, lorsque le gouvernement soutenu par les Etats-Unis s'était effondré. Au cours des deux années qui ont suivi, les autorités talibanes ont imposé leur interprétation austère de l'islam dans le pays, les femmes subissant très durement les lois qualifiées par les Nations unies d'"apartheid des sexes". Elles sont exclues de la vie publique, ainsi que des voies d'accès à l'éducation et à l'emploi. 

Des promesses non tenues 

A l'approche de cet anniversaire, les femmes afghanes ont exprimé leur peur et leur désespoir face à la perte de leurs droits, certaines organisant de petites manifestations, le visage masqué pour beaucoup d'entre elles. Les Afghans ont également fait part de leur appréhension face à la crise économique et humanitaire qui sévit depuis 2021, avec l'assèchement de l'aide et les nouvelles sanctions imposées.

La communauté internationale continue de se demander comment et si elle doit s'engager avec les autorités talibanes, les restrictions des droits des femmes constituant un obstacle majeur dans les négociations sur l'aide et la reconnaissance. Lundi, un groupe d'experts de l'ONU a dénoncé les promesses non tenues par les autorités talibanes d'instaurer un régime plus souple que celui mis en place lors de leur premier passage au pouvoir, entre 1996 et 2001. 

"Malgré les assurances données par les autorités talibanes de facto selon lesquelles toute restriction, notamment en termes d'accès à l'éducation, serait temporaire, les faits sur le terrain ont démontré l'existence d'un système accéléré, systématique et global de ségrégation, de marginalisation et de persécution", ont dénoncé les experts dans un communiqué.

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