Afghanistan : un rapport de plusieurs ONG dénonce une "litanie d'abus" des talibans
Trois ONG appellent le Conseil des droits de l'homme de l'ONU à établir un mécanisme d'enquête indépendant pour recenser ces abus et lutter contre l'impunité du régime.
Les talibans au pouvoir en Afghanistan "démantèlent de façon systématique les avancées en termes de droits humains obtenues ces vingt dernières années", dénoncent trois ONG dans un rapport publié mardi 21 septembre, listant une série d'exactions et d'abus survenus depuis mi-août.
"Les talibans ont tenté de persuader le monde qu'ils allaient respecter les droits de l'homme, mais les informations du terrain montrent une tout autre réalité", selon le rapport réalisé par Amnesty International, la Fédération internationale pour les droits de l'homme (FIDH) et l'Organisation mondiale contre la torture (OMCT). Ces dernières appellent le Conseil des droits de l'homme de l'ONU à établir un mécanisme d'enquête indépendant pour recenser ces abus et lutter contre l'impunité.
"Climat de peur" entretenu par les talibans
Le rapport documente une "litanie" de violations des droits humains : intimidation et répression des femmes, des défenseurs des droits de l'homme, représailles contre les fonctionnaires de l'ancien gouvernement, atteintes à la liberté d'expression. Basé notamment sur une dizaine de témoignages directs, le rapport couvre une période allant du 15 août, date de la chute de Kaboul aux mains des talibans, au 12 septembre.
Il cite ainsi le témoignage d'un défenseur des droits de l'homme ayant réussi à fuir le pays, décrivant le "climat de peur" entretenu par les talibans et comment deux de ses collègues ont été battus à coups de fouet. Ou celui de deux journalistes femmes de Kaboul qui, subissant menaces et intimidations, ont fini par quitter la capitale pour l'une, le pays pour l'autre.
"Conséquence du climat de peur engendré par la prise de pouvoir des talibans, de nombreuses Afghanes portent aujourd'hui la burka, s'abstiennent de sortir de chez elles sans un tuteur masculin et cessent certaines activités pour éviter violences et représailles", selon le rapport.
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