Afghanistan : les talibans dispersent plusieurs manifestations, un médecin affirme que deux personnes sont mortes à Herat

Article rédigé par Yann Thompson, Marie-Adélaïde Scigacz
France Télévisions
Publié Mis à jour
Des manifestants opposés aux talibans et à l'ingérence du Pakistan, à Herat (Afghanistan), le 7 septembre 2021. (ANADOLU AGENCY / AFP)

Les talibans ont dévoilé mardi leur premier gouvernement, qui comprend de nombreuses figures du mouvement.

Ce qu'il faut savoir

Trois semaines après la prise de pouvoir des talibans en Afghanistan, des manifestants continuent de défier le pouvoir dans la rue. A Kaboul, une centaine de personnes s'est rassemblée devant l'ambassade du Pakistan, dont ils dénoncent l'ingérence dans le pays, et des coups de feu ont été tirés en l'air pour les disperser. Une autre manifestation s'est tenue à Herat, grande ville de l'ouest du pays, et un médecin local, témoignant anonymement auprès de l'AFP, affirme que deux personnes y ont été tuées par balles, et huit autres blessés. Il s'agirait des premiers morts depuis le début de ces manifestations. 

Les talibans avertissent les manifestants et les journalistes. "Ces manifestations sont illégales tant que les bureaux du gouvernement n'ont pas ouvert et que les lois ne sont pas proclamées", a déclaré Zabihullah Mujahid, porte-parole des talibans, en demandant aux médias de "ne pas couvrir" ces protestations. A Kaboul, des journalistes ont été arrêtés, selon plusieurs reporters sur place (contenu en anglais).

 Une partie du gouvernement dévoilé. Il sera dirigé par Mohammad Hassan Akhund, un ancien proche du mollah Omar, confondateur des talibans avec Abdul Ghani Baradar. Ce dernier devient numéro 2 de l'exécutif taliban. Ce gouvernement, présenté comme incomplet, est composé de figures des talibans, ne comprend aucune femme, mais un ministre de l'Intérieur recherché par le FBI, Sirajuddin Haqqani.

"Pas de contact politique" entre les talibans et Paris. "Il n'y a pas de contact politique" en vue d'une "reconnaissance d'un gouvernement taliban", a affirmé Clément Beaune, secrétaire d'Etat chargé des Affaires européennes, sur franceinfo. "Nous n'avons que des paroles, et ces paroles ne valent rien pour l'instant", a déclaré de son côté le ministère des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, à l'Assemblée nationale.

Des départs encore possibles. Les talibans ont de nouveau promis qu'ils laisseraient les Afghans qui le souhaitent quitter librement le pays. C'est ce qu'a fait savoir mardi le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, en visite au Qatar. "Nous les attendrons sur cette question", a-t-il prévenu.