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Afrique du Sud : mort de Winnie Mandela, ex-épouse de Nelson Mandela

Indomptable et charismatique, Winnie Madikizela Mandela s'est imposée comme une égérie de la lutte anti-apartheid en reprenant le flambeau de son mari Nelson Mandela quand il était en prison, avant de déraper et d'être accusée de torture.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Winnie Mandela, le 26 septembre 2016 lors de son 80e anniversaire à Soweto (Afrique du Sud). (MARCO LONGARI / AFP)

Elle s'est éteinte des suites "d'une longue maladie". Winnie Mandela, l'ex-épouse de l'ancien président sud-africain Nelson Mandela, est morte à l'âge de 81 ans, lundi 2 avril dans un hôpital de Johannesburg, a annoncé son porte-parole. "C'est avec une grande tristesse que nous informons le public que Mme Winnie Madikizela Mandela est décédée à l'hôpital Milkpark de Johannesburg lundi 2 avril", a déclaré Victor Dlamini dans un communiqué.

Indomptable et charismatique, Winnie Madikizela-Mandela s'est imposée comme une égérie de la lutte anti-apartheid en reprenant le flambeau de son mari Nelson Mandela en prison, avant de déraper et d'être accusée de torture.

Le parcours de Nomzamo Winifred Zanyiwe Madikizela, née le 26 septembre 1936 dans la province du Cap oriental et connue sous le nom de "Winnie", est indissociable du premier président noir d'Afrique du Sud, dont elle a été l'épouse pendant trente-huit ans, y compris les vingt-sept qu'il a passés en prison.

"Quelque chose a terriblement mal tourné"

Radicale, la "passionaria des townships" se révèle pourtant, avec le temps, un handicap et une gêne pour le Congrès national africain (ANC), fer de lance de la lutte anti-apartheid. En 1991, elle est ainsi reconnue coupable de complicité dans l'enlèvement d'un jeune militant et condamnée à six ans de prison, une peine ultérieurement commuée en simple amende.

En 1998, la Commission vérité et réconciliation (TRC), chargée de juger les crimes politiques de l'apartheid, déclare Winnie "coupable politiquement et moralement des énormes violations des droits de l'Homme" commises par le "Mandela United Football Club", un groupe de jeunes hommes aux méthodes particulièrement violentes dont elle s'était entourée.

"Elle était une formidable égérie de la lutte, une icône de la libération", dira d'elle le prix Nobel de la paix Desmond Tutu, président de la TRC et ami de Nelson Mandela. "Et puis quelque chose a terriblement mal tourné".

Un couple déchiré

Nommée vice-ministre de la Culture après les premières élections multiraciales de 1994, Winnie est renvoyée pour insubordination par le gouvernement de son époux, un an plus tard. Mise au ban de la direction de l'ANC, condamnée une nouvelle fois en 2003 pour fraude, Winnie fait tout de même son retour en politique quatre ans plus tard en intégrant le Comité exécutif du parti, l'instance dirigeante de l'ANC.

L'image du couple Mandela, marchant main dans la main à la libération du héros anti-apartheid en 1990, a fait le tour du monde. Mais les époux ne se sont jamais retrouvés. Ils ont fini par divorcer en 1996 à l'issue d'une sordide procédure qui a révélé les infidélités de Winnie. Leur animosité a continué, même après la mort de Nelson Mandela en 2013. Il ne lui a rien légué. Furieuse, elle a engagé une bataille pour récupérer la maison familiale de Qunu (sud). La justice l'a récemment déboutée de ses demandes.

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