Desmond Tutu assistera finalement aux funérailles de Nelson Mandela
Le prix Nobel de la Paix a affirmé ne pas avoir été invité à l'enterrement de son ami et compagnon de lutte, dimanche, dans son village natal.
Il sera finalement présent. L'ancien archevêque anglican du Cap, Desmond Tutu, indique dans un communiqué qu'il "se rendra" à Qunu "tôt demain pour assister aux obsèques" de Nelson Mandela. Quelques heures plus tôt, il avait annoncé qu'il n'irait pas, affirmant n'avoir pas été invité à l'enterrement de son ami et compagnon de lutte. Aucune raison de ce revirement n'est indiquée dans ce bref communiqué.
Les funérailles sont organisées, dimanche 15 décembre, à Qunu, le village natal du héros du combat contre l'aparatheid. Environ 4 500 personnes, dont de nombreux dignitaires, doivent assister d'abord à un hommage officiel. Mais seule la famille et un petit nombre de personnalités triées sur le volet doivent participer à son inhumation. Et Desmond Tutu n'a reçu aucune invitation ou accréditation. Il a donc annoncé avoir annulé son voyage. Avant de se raviser.
"Nous n'avons pas envoyé d'invitation à Tutu mais nous n'en avons envoyé à personne", a répondu Collins Chabane, ministre à la présidence. En revanche, a-t-il dit, "Tutu est accrédité. S'il veut venir, il est le bienvenu."
Une conscience morale critique à l'égard du pouvoir
C'est la fille de l'ex-archevêque, Mpho Tutu, qui a déclenché la polémique. "L'archevêque n'a pas été accrédité comme membre du clergé pour l'événement et n'y assistera donc pas", a-t-elle affirmé. La présidence a tenté d'éteindre l'incendie. Elle a assuré que Desmond Tutu figurait bien sur la liste des invités. "J'ai vérifié, et il est bien sur la liste", a expliqué le porte-parole de la présidence, Mac Maharaj. "C'est une personne très spéciale pour notre pays et il est sans aucun doute sur la liste", a-t-il ajouté. "S'il y a le moindre problème, nous allons tout faire pour l'aplanir."
Certains laissent entendre que Desmond Tutu n'est peut-être plus en odeur de sainteté. Car à 82 ans, le prix Nobel de la Paix, conscience morale en Afrique du Sud, se montre souvent critique envers le pouvoir et les héritiers politiques de Nelson Mandela. Il pourfend régulièrement les dérives du gouvernement du président Jacob Zuma, notamment les scandales de corruption et l'échec à réduire les inégalités. En 2013, il a assuré qu'il ne voterait plus pour le Congrès national africain (ANC), le parti de la lutte contre l'apartheid, au pouvoir depuis l'avènement de la démocratie en 1994.
"Notre gouvernement est pire que le gouvernement de l'apartheid", a-t-il même lancé en 2011, lui reprochant d'avoir refusé un visa au dalaï lama sous la pression de la Chine.
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