Les cinq moments clés de l'hommage à Mandela
Des dizaines de milliers de Sud-Africains et un parterre sans précédent de chefs d'Etat ont assisté à la cérémonie organisée en mémoire du prix Nobel de la paix, dans l'immense stade de Johannesburg. En voici les temps forts.
Journée de communion et de recueillement en Afrique du Sud. Sous une pluie battante, des dizaines de milliers de Sud-Africains et un parterre sans précédent de grands de ce monde ont rendu un dernier hommage à Nelson Mandela, mardi 10 décembre, dans l'immense stade de Soweto, aux deux tiers plein. Au-delà de l'ambiance festive, des chants et des danses, voici les cinq moments clés de cette cérémonie fleuve.
L'embrassade entre les ex-épouses de Mandela
Graça Machel, la dernière épouse de Nelson Mandela, et Winnie Madikizela-Mandela, sa deuxième femme, se sont embrassées avant que ne commence la cérémonie. Cette marque d'attention n'est pas passée inaperçue.
Car les Sud-Africains sont très attachés à ces deux femmes. La première, veuve du père de l'indépendance mozambicaine Samora Machel, a épousé le premier président noir d'Afrique du Sud en 1998, à la fin de son mandat, et a gagné leur respect en veillant constamment sur son mari agonisant, tout en se tenant à l'écart des médias et des querelles familiales. La seconde a porté l'image de Nelson Mandela pendant toute sa détention.
Le président sud-africain hué
Jacob Zuma a été conspué par la foule à plusieurs reprises. Dès son arrivée d'abord, puis à chaque fois que son image apparaissait sur les écrans géants. Et, enfin, lorsqu'il a pris la parole. Une partie du public a même commencé à quitter le stade quand le président sud-africain a entamé son discours.
La télévision sud-africaine a montré dans l'assistance des groupes de partisans des Economic Freedom Fighters, le nouveau parti très anti-Zuma de l'ancien président des jeunes de l'ANC Julius Malema, qui recrute essentiellement parmi les chômeurs et dont les troupes sont souvent indisciplinées.
L'ancien président Thabo Mbeki - contraint par Zuma à quitter le pouvoir en 2008 - et le vice-président Kgalema Motlanthe - qui s'était présenté contre Zuma à la tête de l'ANC, le parti au pouvoir, fin 2012 - ont en revanche été très applaudis à leur arrivée dans le stade Soccer City.
Le vice-président de l'ANC Cyril Ramaphosa, Monsieur Loyal de la cérémonie, a dû plusieurs fois appeler au calme.
Le "ubuntu" d'Obama, acclamé par la foule
Le premier président noir des Etats-Unis a presque volé la vedette au premier président noir d'Afrique du Sud. A la tribune, Barack Obama a fait l'éloge d'"un géant de l'histoire".
Pour l'occasion, le chef d'Etat américain a emprunté un mot à la langue zouloue : "ubuntu". Un terme qui résume les valeurs humanistes de fraternité, d'hospitalité et de dialogue, souvent exaltées par Nelson Mandela.
"Il y a un mot en Afrique du Sud, 'ubuntu', qui résume le plus grand legs de Mandela, a lancé le locataire de la Maison Blanche. Nous sommes tous liés les uns aux autres. Il y a une unité dans l'humanité. Nous nous accomplissons en nous offrant aux autres et en prenant soin des autres autour de nous." Barack Obama a été acclamé et applaudi par la foule.
La poignée de main historique entre Obama et Castro
Avant de monter à la tribune pour prononcer son discours, Barack Obama a offert une poignée de main à son homologue cubain Raul Castro. Un geste qui témoigne, une nouvelle fois, de sa volonté de se rapprocher de ce vieil ennemi des Etats-Unis, alors que les deux pays sont en froid depuis le début des années 1960.
Les deux hommes ont échangé quelques mots avant que le président américain ne donne l'accolade à son homologue brésilienne Dilma Rousseff, qui se tenait au côté du leader cubain dans la tribune du stade.
"Rien n'était prévu", a expliqué dans la soirée le conseiller adjoint de sécurité nationale du président américain. "Lorsque [Barack Obama] est allé à la tribune, il a serré les mains à tout le monde sur son chemin, il n'a rien fait d'autre qu'échanger des salutations avec ces dirigeants", a-t-il précisé, indiquant que cette poignée de mains n'était pas programmée.
Hollande et Sarkozy côte à côte
François Hollande et son prédécesseur Nicolas Sarkozy ont tous deux assisté à la cérémonie. Ils ont voyagé dans des avions distincts, mais sont arrivés ensemble et se sont assis côte à côte dans la tribune.
Ils étaient accompagnés des ministres des Affaires étrangères, Laurent Fabius, et de la Justice, Christiane Taubira, de l'ex-numéro un du Parti communiste français (PCF) Robert Hue, président du groupe interparlementaire d'amitié France-Afrique du Sud, de l'évêque de Cayenne et ancien curé de Soweto Emmanuel Lafont, ainsi que de Bernard Lapasset, président de l'International Rugby Board.
Bonus : le "selfie" de la Première ministre danoise
Le cliché fait sourire. Lors de la cérémonie, la Première ministre danoise, Helle Thorning-Schmidt, s'est prise en photo avec son smartphone, entourée de David Cameron et Barack Obama, visiblement réjouis de l'initiative. Le moment n'a pas eu l'air de plaire à Michelle Obama. La "First Lady" s'est même installée entre son mari et la responsable politique danoise juste après la photo, rapporte le Huffington Post.
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