Afrique du Sud : un village réservé aux blancs
En Afrique du Sud, 27 ans après l'abolition de l'apartheid, il existe encore des communautés de blancs qui refusent de se mélanger aux noirs. C'est le cas dans la ville d'Orania.
Il règne ici comme une atmosphère de Far West. Pour vivre à Orania, une ville isolée du centre de l'Afrique du Sud, il faut être chrétien et parler l'afrikaans, la langue des premiers colons blancs d'Afrique du Sud. 1 500 habitants vivent ici et il n'y a aucun noir. La petite ville dispose de sa propre monnaie, de son drapeau. Fondée il y a 27 ans, à la fin de l'apartheid, Orania rend toujours hommage à différentes figures de ce régime raciste.
"C'est si petit et ils sont si seuls"
Vivre à l'écart, entre Afrikaners, c'est le choix qu'a fait Anton Enslin en s'installant ici en 2013. Ce fermier habitait auparavant dans une propriété au nord du pays, il en a été, dit-il, expulsé. En 2005, des noirs ont revendiqué la propriété des terres où il était installé. Il a alors préféré accepter la compensation proposée par le gouvernement. Anton Enslin appréhende d'être expulsé à nouveau, surtout depuis que le gouvernement envisage d'exproprier les fermiers blancs, sans compensation cette fois, pour accélérer la redistribution des terres en faveur des noirs.
La peur de disparaître, c'est l'obsession des habitants d'Orania. Quand quelques ouvriers noirs en route pour le travail s'arrêtent par hasard au supermarché, ils découvrent cette ville où les blancs vivent entre eux avec des sentiments mitigés. "C'est triste de voir ça, de voir un endroit comme ça, c'est si petit et ils sont seuls", explique l'un d'entre eux.
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