Comment l’Afrique se prépare à faire face au coronavirus
L’épidémie qui s’est étendue à plusieurs régions du monde est désormais une urgence internationale.
Aucun cas de coronavirus n’a encore été signalé en Afrique. Mais plusieurs pays de la région sont sur le qui-vive pour éviter une propagation de ce nouveau virus parti de Chine.
L’OMS en alerte
L’Organisation mondiale de la Santé accélère la préparation face au nouveau virus qui risque de toucher l’Afrique. Les liens entre la Chine et le continent sont nombreux et une éruption de l’épidémie est probable. L’OMS veut agir vite et insiste sur la surveillance active et la détection précoce afin d'éviter une éventuelle propagation.
Plus vite les pays pourront détecter les cas, plus vite ils pourront contenir une épidémie et s’assurer que les systèmes de santé ne soient pas débordés par le nouveau coronavirus
Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique
Des pays prioritaires
L’OMS a envoyé une note d’orientation à tous les pays sur la manière de se préparer à une éventuelle flambée du coronavirus. Elle préconise notamment un contrôle efficace dans les ports et les aéroports, la mise en place d’une plateforme pour isoler les cas suspects ou confirmés et la diffusion des bonnes informations au public. L’organisation a identifié 13 pays prioritaires en raison de leurs liens directs avec la Chine : Afrique du Sud, Algérie, Angola, Côte d’Ivoire, Ethiopie, Ghana, Kenya, Maurice, Nigéria, Ouganda, République démocratique du Congo, Tanzanie et Zambie.
Les mesures en place
Plusieurs pays ont déjà pris des mesures de prévention et émettent des recommandations. Le contrôle est renforcé dans de grands aéroports internationaux comme ceux de Nairobi, Dakar, Accra ou Lagos avec parfois des caméras thermiques ou la prise de température pour détecter une fièvre. Les cas suspects ou confirmés sont mis en isolement en attendant les tests de vérification. Malgré toute la bonne volonté des autorités locales, les systèmes de santé dans de nombreux pays d’Afrique restent fragiles voire même défaillants et ne sont pas assez armés pour faire face à un nouveau virus.
Notre plus grande préoccupation est la possibilité que le virus se propage dans des pays dont les systèmes de santé sont plus faibles
Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur de l’OMS
Manque de moyens
Il n’est un secret pour personne que les moyens sanitaires sont souvent limités dans de nombreux pays d’Afrique. Dans le cas précis de ce nouveau coronavirus, il n’existe que deux laboratoires de référence dans la région africaine capables d’effectuer des tests fiables, comme le précise l’OMS. L'organisation, qui mise sur une détection rapide pour éviter de gros foyers d’épidémie, va expédier des kits de dépistage dans une vingtaine de pays pour de meilleurs diagnostics.
Dans ce contexte d’alerte internationale, l’OMS recommande une bonne hygiène avec des pratiques simples et accessibles à tous: le lavage des mains avec du savon ou l'utilisation d'une solution hydroalcoolique et la cuisson des aliments, surtout la viande. D'autres conseils de protection sont publiés sur le site de l'OMS.
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