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19 mars 1962, fin officielle de la Guerre d'Algérie; 19 mars 2019, Bouteflika veut prolonger son mandat

Le président Bouteflika a fait diffuser une nouvelle lettre au peuple algérien à l'occasion de la Fête de la victoire, qui commémore le 19 mars 1962. Ce jour-là, à midi, un cessez-le-feu a mis fin à huit ans de guerre en Algérie. Il faudra encore attendre un peu plus de trois mois pour que le pays devienne réellement indépendant, le 5 juillet.

Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié
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19 mars 2019. Une manifestante brandit un panneau pour dénoncer le maintien au pouvoir du président Bouteflika. (RYAD KRAMDI / AFP)

Ce cessez-le-feu entre dans le cadre des Accords d’Evian, dont les résultats sont publiés dans El Moudjahid le 19 mars 1962 et dans le Journal officiel français le lendemain. Dans El Moudjahid, journal de  "la révolution par le peuple et pour le peuple", le gouvernement provisoire de la République algérienne "proclame le cessez-le-feu sur tout le territoire algérien" et ordonne "à toutes les forces combattantes de l’Armée de Libération Nationale l’arrêt des opérations militaires et des actions armées sur l’ensemble du territoire algérien". 

Si ce 19 mars 1962 n'a pas vraiment mis fin aux combats sur le terrain, il consacre la victoire de l'indépendance algérienne. 

El Moudjahid du 19 mars 2019 (capture écran) (El Moudjahid du 19 mars 2019 (capture écran))

Aujourd'hui, 19 mars 2019, Abdelaziz Bouteflika rappelle longuement cette page de l’histoire de l’Algérie avant de réaffirmer sa volonté de continuer d'assurer le pouvoir. Dans ce texte, il assure que la conférence nationale chargée de changer le "régime de gouvernance" de l’Algérie et de "renouveler ses systèmes politique, économique et social" se tiendra "dans un très proche avenir"

A part El Moudjahid, les autres journaux algériens ne s'étendent pas sur cet anniversaire. Pas sûr que ce rappel de l’histoire nationale suffise à calmer les envies de changement en Algérie. "Après un mois de manifestations, notamment la grande mobilisation de vendredi dernier, où des millions d’Algériens sont sortis dénoncer la prolongation du règne du chef de l’Etat et exiger le départ du système, Abdelaziz Bouteflika semble toujours s’agripper au pouvoir, coûte que coûte", note le quotidien Liberté-Algerie.

C'est finalement en France que l'on parle le plus de cet anniversaire. L'événement suscite encore des polémiques. Ainsi à Béziers : "Nous ne participerons jamais aux commémorations officielles de ce jour de sinistre mémoire. Et nos drapeaux seront descendus et ceints d’un crêpe noir. En mémoire de tous ceux qui sont morts après le 19 mars 1962, abandonnés par la République." 

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