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Algérie : des cache-œil en solidarité avec les manifestants éborgnés

Pour protester contre les "violences policières", les manifestants et les internautes algériens, sur les réseaux sociaux, portent un cache-œil.

Article rédigé par franceinfo Afrique avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Manifestation à Alger, le 17 décembre 2019.  (RYAD KRAMDI / AFP)

"La violente charge policière, lors des manifestations du jeudi 12 décembre, jour de l’élection présidentielle, contre des manifestants pacifistes en Kabylie, à Tizi, Béjaia et à Boumerdès, faisant plusieurs blessés dont certains ont perdu un œil, a soulevé une vague d’indignation au sein de l’opinion publique et des organisations des droits de l’Homme", explique TSA.

Le bilan est encore provisoire, mais on compte une dizaine de blessés. Certains sont encore hospitalisés (...) et certains ont définitivement perdu l'œil

Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne de la défense des droits humains (LADDH)

à l'AFP

Mardi 17 décembre, à l'occasion de la 43e manifestation hebdomadaire des étudiants du Hirak, de nombreux manifestants arboraient un pansement sur l'œil, en solidarité avec les blessés et pour protester contre la répression.

Coup de colère de Yasmina Khadra

L'écrivain à succès Yasmina Khadra ne décolère pas. "Eborgner des personnes, dont le seul tort est de VOIR CLAIR les enjeux qui menacent le destin d’une nation qui n’a de cesse de subir le ridicule et l’absurdité, une nation qui a compris que les lendemains ne pardonnent pas aux peuples inattentifs, est un comble. Pourtant la situation géopolitique du monde exige un maximum de lucidité", écrit-il sur Facebook. 

Mobilisation sur les réseaux sociaux

Sur les réseaux, une campagne a été lancée : des internautes s'affichent avec une main cachant un œil pour marquer leur soutien aux blessés. Une collecte a également été lancée sur Facebook.

Le site satirique El Manchar choisit l'humour pour dénoncer la répression. 

Le Comité national de libération des détenus (CNLD), association qui recense et défend les personnes arrêtées dans le cadre du Hirak, a invité les manifestants blessés à se faire connaître auprès d'une de ses avocates pour lancer des actions en justice.

Le CNLD dit avoir dénombré 1 200 arrestations dans les rangs des manifestants entre le 11 et le 13 décembre, dont dix ont été placés en détention provisoire.

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