Algérie : au moins dix blessés dans des heurts en marge des manifestations contre un cinquième mandat de Bouteflika

Article rédigé par Benoît Zagdoun, Catherine Fournier
France Télévisions
Publié Mis à jour
Des heurts entre manifestants et forces de l'ordre à Alger (Algérie), lors de manifestations massives contre la perspective d'un cinquième mandat du président Abdelaziz Bouteflika, le 1er mars 2019.  (RYAD KRAMDI / AFP)

Des milliers d'Algériens ont défilé vendredi dans le centre d'Alger, contre la perspective d'un cinquième mandat du président Abdelaziz Bouteflika, face à une police apparaissant débordée.

Ce qu'il faut savoir

Plusieurs dizaines de milliers d'Algériens ont défilé vendredi 1er mars dans le centre d'Alger (Algérie) et dans le reste du pays, contre la perspective d'un cinquième mandat du président Abdelaziz Bouteflika, face à une police apparaissant débordée. "Pouvoir assassin !" a scandé à Alger une foule impressionnante, difficile à évaluer précisément, de milliers de manifestants. Ces derniers brandissaient des drapeaux algériens, et étaient rassemblés près de la place de la Grande-Poste, bâtiment emblématique du centre de la capitale. Au moins dix personnes ont été blessées lors d'affrontements entre policiers et groupes de jeunes manifestants. 

Quelle mobilisation ? Enjeu principal de ce vendredi, la mobilisation sera scrutée de près par le camp présidentiel, à trois jours de la date limite, dimanche minuit, du dépôt des dossiers de candidature devant le Conseil constitutionnel. Des sources sécuritaires ont fait état de "plusieurs dizaines de milliers de personnes" dans les rues de la capitale, au-dessus de laquelle un hélicoptère tournoie bruyamment depuis le matin, comme les jours précédents. Ces mêmes sources ont également signalé des manifestations dans près des deux tiers des préfectures du nord du pays, zone la plus peuplée. 

Disposif de sécurité important à Alger. A Alger, de nombreux policiers et des dizaines de véhicules – dont des canons à eau et des véhicules de déblaiement –ont été déployés sur les grands axes du centre-ville et près des sièges des institutions et des bâtiments officiels. Certains observateurs craignent que les partisans du chef de l'Etat n'utilisent la manière forte pour s'éviter une campagne électorale avec le double handicap d'un candidat absent physiquement – Abdelaziz Bouteflika n'apparaît plus qu'à de rares occasions et contesté dans la rue.

De nombreuses grenades lacrymogènes tirées. Plusieurs des personnes blessées vendredi en marge des manifestations portaient des plaies à la tête dues à des coups de matraque ou des pierres renvoyées par la police, selon des journalistes de l'AFP. La police tirait de nombreuses grenades lacrymogènes pour tenter de disperser un groupe d'environ 200 jeunes manifestants, à environ 1,5 km de la présidence de la République.