Algérie : des centaines de milliers de manifestants à Alger, des pancartes brandies contre la France et Macron

Article rédigé par franceinfo
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Des manifestants défilent à Alger pour réclamer le départ du président Abdelaziz Bouteflika, le 15 mars 2019. (MOHAMED MESSARA / EPA)

Les manifestants brandissent plusieurs pancartes rappelant les 132 ans de domination coloniale française, entre 1832 et 1962.

Ce qu'il faut savoir

Des centaines de milliers de manifestants se sont rassemblés à Alger pour un 4e vendredi consécutif de manifestations contre le président Abdelaziz Bouteflika, le 15 mars. Ces derniers brandissent des pancartes hostiles à la France, ex-puissance coloniale, et à son président, l'accusant de soutenir le maintien au pouvoir du chef de l'Etat algérien, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Des pancartes contre la France et Macron. Les manifestants brandissent plusieurs pancartes rappelant les 132 ans de domination coloniale française, entre 1832 et 1962, année de l'indépendance du pays, conquise au prix de huit ans de guerre sanglante. "La France, 132 ans ça suffit, halte à l'ingérence", indique une pancarte. "L'Elysée, stop! On est en 2019, pas en 1830", date de la conquête de l'Algérie par la France, souligne une autre. D'autres dénoncent une présumée collusion entre Paris et le pouvoir algérien. "Résistance à l'alternance désignée par la France", peut-on lire sur une grande banderole.

L'élection reportée. Renonçant lundi à sa candidature à un 5e mandat, Abdelaziz Bouteflika a reporté l'élection présidentielle jusqu'à l'issue d'une prochaine "conférence nationale" censée réformer le pays, prolongeant de fait son actuel mandat au-delà de son expiration le 28 avril. Une décision "saluée" quelques heures plus tard par le président français Emmanuel Macron qui a aussi appelé à "une transition d'une durée raisonnable".

Une contestation qui ne faiblit pas. En manifestant en nombre mardi et mercredi, étudiants et universitaires, puis enseignants et lycéens, ont déjà fait savoir clairement qu'ils estimaient que le message de la rue, le système actuel dans son ensemble doit partir; n'était pas passé. Et toute la semaine, les appels à manifester massivement pour un 4e vendredi consécutif ont été relayés par les réseaux sociaux, avec des mots-dièses explicites: "#Ils_partiront_tous", "#Partez!".