Algérie : l'élection présidentielle boycottée ?
Huit mois après le départ d'Abdelaziz Bouteflika, on s'attend à une abstention record pour l'élection présidentielle en Algérie jeudi 12 décembre. De nombreux Algériens voient dans ce scrutin une manœuvre du régime pour rester au pouvoir.
Aux premières heures du jour jeudi 12 décembre dans un bureau de vote d'Alger (Algérie), il y a déjà quelques files d'attente. Certains électeurs se sont déplacés pour élire un président parmi cinq candidats, malgré les appels au boycott. Ils veulent que l'Algérie se dote d'un président pour sortir de l'impasse. "Vivre dans une démocratie, c'est avoir un président, c'est voter. On ne peut pas rester sans président pendant de longs mois", explique une électrice.
Des manifestants continuent d'appeler au boycott du vote
Dans la Casbah d'Alger, un quartier populaire, le discours change. Ici, on ne vote pas. Le scrutin est perçu comme un coup de force du régime largement contesté. "Je n'ai jamais voté et je ne voterai jamais. Les candidats ? Ce sont des mafieux, des malfaiteurs", lance un homme. "On veut bien avoir des élections, mais pas comme cela. On veut pouvoir choisir notre candidat", renchérit un autre homme. Malgré les dix mois de contestation, aucun candidat n'est issu du Hirak. Certains Algériens sont déçus. Des milliers de manifestants continuent d'appeler au boycott de l'élection.
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