Algérie : les journalistes défient le pouvoir
En Algérie, dans les médias, certains ont choisi de dire les choses à leurs risques et périls.
Les manifestations contre un cinquième mandat d'Abdelaziz Bouteflika se poursuivent en Algérie et la presse, pourtant traditionnellement aux ordres, a choisi de dire les choses. C'est une scène qui était encore inimaginable il y a quelques jours : des dizaines de journalistes algériens, réunis place de la Liberté de la presse en plein cœur d'Alger. Ils exigent de pouvoir exercer leur métier librement. "On n'en peut plus, on veut pouvoir exercer notre métier librement", explique une manifestante. Fait exceptionnel, les journalistes de la télévision publique ont eux aussi manifesté dans leurs propres locaux et reprochent à leur hiérarchie de les empêcher de rapporter la colère des manifestants contre la candidature d'Abdelaziz Bouteflika.
Démission de Nadia Madassi
Illustration de cette mainmise sur les médias, lorsque Nadia Madassi a été contrainte de lire à l'antenne la lettre du président algérien remise à la dernière minute. Alors qu'elle s'apprête à parler d'un autre candidat, une voix dans l'oreillette lui interdit de le faire. Très mal à l'aise, elle a choisi de démissionner le lendemain. Malgré les pressions, une chaîne privée a choisi de tenir tête au pouvoir en donnant la parole aux manifestants sur son antenne. "La troisième semaine, il y a eu un abus de pouvoir et des médias ont été punis", explique un présentateur. Des actes de résistance, disent-ils, qui se multiplient ces derniers jours dans la presse. Il y a deux jours, des journalistes ont été arrêtés pour avoir réclamé le droit de faire leur métier.
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