Avec la démission d'Abdelaziz Bouteflika, "nous assistons à la fin d'un homme, mais aussi d'une séquence d'histoire"
Le professeur d'histoire du Maghreb Benjamin Stora explique, mercredi sur franceinfo, que l'Algérie "continue son long travail vers la démocratie politique".
"Nous assistons à la fin pas simplement d’un homme, d’un personnage très important dans l’histoire de l'Algérie, mais aussi d’une séquence d’histoire particulière", a souligné le professeur d'histoire du Maghreb Benjamin Stora, mercredi 3 avril sur franceinfo. "Abdelaziz Bouteflika se légitimait par sa filiation avec l’histoire de la guerre d’indépendance", a expliqué l'historien.
L’Algérie continue son long travail vers la démocratie politique depuis son indépendance, dès 1962, mais ce travail n’est pas achevé.
Benjamin Storaà franceinfo
"On découvre la vitalité de la société civile algérienne, que l’on croyait sous le boisseau avec la décennie sanglante, les islamistes, la dictature, et les militaires. Tout à coup, on voit apparaître des manifestations mêlées, festives, d’hommes et de femmes mélangés, d’artistes, de créateurs, de plasticiens, d’intellectuels : ça, c’est la grande nouveauté", a estimé celui qui est aussi président du conseil d'orientation du Musée de l'histoire de l'immigration.
Pour ce qui concerne l'élection présidentielle à venir, Benjamin Stora envisage différents types de scénarios : "Tout dépend de qui organisera ces élections : si ce sera le gouvernement actuel, qui a été nommé il y a deux jours par Bouteflika, ou alors le président du Conseil de la nation, lui-même proche de Bouteflika, ou bien un comité d’experts indépendants", a-t-il expliqué. "On est dans des situations de poursuite de la Constitution, ou alors on sort des clous et on va vers une sorte de constituante préparée par des comités d’experts indépendants."
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