Canulars, blagues et messages ironiques... Quand les Algériens appellent en masse l'hôpital censé soigner Abdelaziz Bouteflika
Depuis qu'ils pensent savoir où est soigné le président Abdelaziz Bouteflika, dans un hôpital de Genève en Suisse, les Algériens envoient de nombreux messages.
"Cher docteur, on voudrait avoir des nouvelles de notre cher président. Nous avons ouï-dire que vous le soignez si bien qu'il risque de rempiler pour un cinquième mandat." Le message est adressé directement au neurochirurgien, censé s'occuper d'Abdelaziz Bouteflika, le président algérien officiellement candidat à un 5e mandat.
Victime d'un AVC en 2013, les apparitions Abdelaziz Bouteflika en public sont devenues rares. Selon l'émission "Quotidien", de la chaîne TMC, le président algérien serait actuellement hospitalisé, dans le plus grand secret, dans les Hôpitaux universitaires de Genève, en Suisse. Les coordonnées de son médecin circulent désormais sur les réseaux sociaux et depuis l'émission, diffusée le 4 mars et suivie par les Algériens, le standard de l'établissement hospitalier reçoit appels et messages, qui souvent ne manquent pas d'ironie.
Panne d'électricité inopinée
"Bonjour madame, on a entendu aujourd'hui que monsieur Bouteflika est chez vous, c'est ça ? Ici le peuple algérien est inquiet !", explique par téléphone cet Algérien. "Alors, dans le répertoire des patients que je peux consulter, le nom de monsieur Bouteflika ne figure pas", répond sobrement l'une des standardistes.
Si certains demandent ironiquement des nouvelles du président algérien, d'autres, moins tendres, vont jusqu'à proposer une solution plus radicale, dans un pays qui autorise l'euthanasie. "Débranchez-le s'il vous plaît. Une panne d'électricité, on ne vous soupçonnera pas, vraiment, on ferme les yeux", avance ce jeune homme.
"Elle est pas mal celle-là !"
L'hôpital reçoit habituellement 3 000 appels par jour, mais mardi c'était le double, selon sa direction. Mais les standardistes ont pris le parti d'en rire, comme à l'appel de cet Algérien, qui explique, du sourire dans la voix : "On a livré quatre pizzas au 8e étage, mais ça n'a pas été réglé. Ils doivent payer les quatre pizzas, sinon il n'y aura pas de 5e pizza !", en faisant référence au 5e mandat qu'Abdelaziz Bouteflika souhaite briguer. "Elle est pas mal celle-là !", répond l'employée de l'hôpital.
La direction de l'établissement a confié que les services n'ont finalement pas été trop perturbés par l'assaut téléphonique. Par ailleurs, elle ne confirme ni n'infirme l'information sur la présence d'Abdelaziz Bouteflika dans l'établissement, se disant protégée par le secret médical.
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