Élections en Algérie : les jeunes n'y croient pas
Des milliers de personnes ont défilé, mercredi 11 décembre, à Alger (Algérie), à la veille de l'élection présidentielle. Ils appellent à son boycott et réclament le démantèlement du système en place.
Il n'a que 20 ans, des airs de Che Guevara, et depuis 43 semaines, il se révolte contre le pouvoir algérien. Abdelnour est étudiant en biologie et comme beaucoup d'autres, il s'est éveillé à la politique grâce au Hirak, un mouvement de contestation inédit sur le fond comme sur la forme. Des milliers de jeunes s'approprient la rue pour se frayer un avenir. Azzedine, 26 ans, manifeste depuis dix mois. Dans son quartier de Bab El Oued, à Alger, une association culturelle est un refuge pour des jeunes en mal d'horizon.
Les jeunes n'iront pas voter pour élire un nouveau président
Ici, avec ses amis, Azzedine prépare des pancartes contre les élections. Avec ce mouvement, ils ont trouvé l'énergie de faire changer le cours de l'histoire. "Une fois que Bouteflika a démissionné, on a remarqué qu'il y avait beaucoup de choses qui bougent à l'intérieur de ce système, donc on peut faire bouger tout le système et l'enlever. Ce qui est nouveau, c'est cette génération", précise l'étudiant. Le président de l'association, lui, a connu la guerre civile et la violence. Il craignait un soulèvement dans le sang ; ce mouvement pacifique est pour lui exemplaire. "Ils nous ont épatés. C'est la relève", confie-t-il. Aucun jeune n'ira voter, jeudi 12 décembre, pour des élections organisées pour un système qu'ils veulent voir tomber.
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