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"J’ai vraiment envie qu’il dégage" : la jeunesse algérienne maintient la pression dans la rue pour demander le départ d’Abdelaziz Bouteflika

Ils étaient plusieurs centaines de milliers de manifestants à se mobiliser vendredi dans les rues d'Alger notamment pour réclamer le départ d’Abdelaziz Bouteflika, et celui du premier ministre Nourredinne Bedoui.

Article rédigé par franceinfo - Wahiba Filali
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Une marée humaine, dans rues d'Alger lors du quatrième vendredi de manifestation, pour protester contre le gouvernement Bouteflika. (ADEL SEHREI/WOSTOK PRESS/MAXPPP)

Une marée humaine a envahi les rues d’Alger, de Constantine ou encore d’Oran vendredi 15 mars, lors du quatrième vendredi de manifestation. Impossible de dire combien exactement, le système de comptage n’existe pas, mais ils étaient plusieurs centaines de milliers de manifestants à se mobiliser pour réclamer le départ d’Abdelaziz Bouteflika et celui du premier ministre Nourredinne Bedoui. Pour réclamer finalement les têtes de ceux qui gouvernent depuis longtemps. Le tout dans une ambiance de fête, sans dégâts, sans blessés, car les manifestants veillent au grain.

"Je sais que je n’aurai pas de boulot, je serai au chômage"

Un groupe de jeunes chantent au pied d’un immeuble. Ils chantent pour une grand-mère qui se trouve sur son balcon et qui aurait voulu avoir la force de parcourir les rues pour manifester. Les manifestants, drapés des couleurs de l’Algérie, tiennent des pancartes drôles ou poétiques. Une enfant tient une feuille A4 avec écrit dessus : "Un jour, la parole reviendra au peuple. Même si la nuit semble longue, le jour et le soleil finiront par se lever en Algérie."

Les manifestants chantent et dansent sur des sons de darbouka. A chaque fois, le message politique est bien là, omniprésent même. Imen est étudiante en master de biologie : "Je finis cette année et je sais que je n’aurai pas de boulot, je serai au chômage. J’ai étudié pour rien", estime la jeune fille. "C’est eux qui n’ouvrent pas de débouchés. C’est eux qui font tout pour que l’on n’avance pas. C’est un système qui est là depuis vingt ans, et qui n’a pas envie de partir", poursuit-elle.

J’ai vraiment envie qu’il dégage. C’est un système qui est corrompu, qui a volé.

Imen

à franceinfo

Une autre génération est venue manifester. Celle de ses parents, qui eux s’inquiètent pour leur santé. Farida, 69 ans, ancienne coiffeuse, manifeste pour le quatrième vendredi d’affilé. "On n’a pas de soin. Rien.", explique-t-elle, dénonçant au passage la corruption dans le pays. Son ami Ali sait où trouver la solution : "On dénonce le système avec force. Il faut qu’il parte, c’est terminé ! Il y a une jeunesse florissante qui a un génie extraordinaire. Elle est intelligente, elle est brillante." Ils promettent de se retrouver, encore, vendredi prochain.  

Le reportage de Wahiba Filali;

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