"Je suis venu pour écouter et mieux comprendre la Constitution" : des cours de droit improvisés pour des Algériens soucieux de leur futur
L'histoire de leur pays est en marche et des Algériens veulent en saisir les tenants et les aboutissants. Pour les aider, au-delà des opinions, des cours de droit s'improvisent à Alger.
"Est-ce qu’un citoyen peut saisir le Conseil constitutionnel" ? demande mercredi 27 mars Massensen Cherbi, enseignant en droit public, à une vingtaine de personnes, réunies dans le centre-ville d'Alger. Son cours improvisé fait partie des initiatives lancées en Algérie, dans le sillage des manifestations ciblant le président Bouteflika.
"Comme vous le savez, l’actualité est brûlante et hier, le général Ahmed Gaïd Salah a appelé, à la surprise générale, à l’application de l’article 102 de la Constitution", poursuit le doctorant, installé habituellement en France. Massensen Cherbi tente d’expliquer à l’assistance les origines des dispositions de la Constitution algérienne, ses limites, mais aussi les mécanismes impliqués dans la situation politique actuelle, puisque le chef des armées a dit, mardi, son intention de servir du texte pour écarter le président en exercice depuis 1999.
Fouzia, salariée dans une entreprise d’audit, est venue assister au cours avec un collègue. "J’aurais préféré approfondir un peu plus le débat. Je reste un peu sur ma faim. On se pose tous la même question. On a une seule et même préoccupation : qu’est ce qui va se passer après ?", lance-t-elle. Certains prennent des notes, d’autres tentent de comprendre comment ils peuvent avoir une position plus active dans la crise, comme Mourad travaillant dans une entreprise d’audiovisuel : "Je suis venu pour voir, écouter, proposer des idées et mieux comprendre la Constitution."
Le cours se termine alors qu’il fait nuit noire. Un prochain rendez-vous est programmé dès ce week-end.
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