"Même pas de débats entre les candidats" : une opposante dénonce un système démocratique à bout de souffle avant la présidentielle en Algérie
L'Algérie a rendez-vous avec les urnes samedi 7 septembre. Plus de 24 millions d'électeurs sont appelés à aller voter pour élire leur président. Trois candidats sont en lice, dont le chef de l'État sortant Abdelmadjid Tebboune, 78 ans, considéré comme le grand favori. Après avoir surfé sur la vague de protestation du Hirak lors de son élection en 2019, le président algérien a peu à peu étouffé toute contestation dans le pays. Lors de la précédente présidentielle, "ils ont fait semblant, cette fois-ci, même pas, on n'a pas vu de débats contradictoires entre les trois candidats", s'indigne l'avocate Zoubida Assoul. À 68 ans, cette figure de la contestation algérienne, a tenté de se présenter à ce scrutin. En vain : l’opposante n’a pas pu réunir les 50 000 signatures d’électeurs nécessaires en moins d’un mois, c’était "impossible", affirme-t-elle.
"Il faudrait que l'on continue à résister, nous ne faisons que revendiquer des droits qui sont consacrés par la constitution", dénonce l'ancienne juge qui a vu ces cinq dernières années les espoirs de changement s'évanouir. "On nous a fait rater beaucoup d'opportunité pour faire ce passage d'un système à un autre et de construire l'état de droit, la liberté, la justice indépendante parce qu'elle est la seule garante des libertés et des droits des citoyens. Et aujourd'hui, malheureusement, on voit que la justice est instrumentalisée fortement par le pouvoir politique", déplore Zoubida Assoul. En Algérie, le nombre de prisonniers d’opinion est estimé à environ 200 personnes.
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