Présidentielle en Algérie : l'opposant Rachid Nekkaz annonce sur franceinfo qu'il a été "placé en résidence surveillée illégale"
Rachid Nekkaz, candidat déclaré à la présidentielle, affirme mardi sur franceinfo qu'il "ne peut plus bouger, ni sortir de sa maison".
Rachid Nekkaz, opposant au président Abdelaziz Bouteflika qui a décidé de briguer un cinquième mandat à 81 ans, annonce mardi 26 février sur franceinfo qu'il a été "placé en résidence surveillée illégale" dans sa maison "à 250 km à l'ouest d'Alger". L'opposant, candidat à la présidentielle, se dit "porté" par la jeunesse algérienne et demande à Emmanuel Macron "de cesser de soutenir un régime mafieux" qui "instrumentalise le nom du président et l'image du président Bouteflika, mort physiquement", selon lui, "depuis longtemps déjà". De nouvelles manifestations sont attendues mardi en Algérie pour protester contre cette candidature.
franceinfo : Quelle est votre situation actuellement ?
Rachid Nekkaz : Je suis dans mon village à 250 km à l'ouest d'Alger, placé en résidence surveillée illégale à cause d'une décision du régime algérien qui ne supporte pas ma candidature à l'élection présidentielle algérienne; Et surtout qui ne supporte pas le fait que je représente une alternance pacifique, démocratique, au régime de Bouteflika qui, depuis 20 ans, n'a cessé de faire peur à la jeunesse algérienne.
Aujourd'hui je ne peux plus bouger. Il y a 15 policiers devant la porte et ils ont ordre de ne pas me laisser sortir de la maison
Rachid Nekkazà franceinfo
Les policiers ont ordre de ne pas me laisser aller à la rencontre de la jeunesse algérienne ni recueillir les 60 000 signatures indispensables à la validation de ma candidature aux élections présidentielles d'avril prochain.
Est-ce une révolte qui est en train de monter en Algérie ?
Il n'y a pas de révolte. Il y a une volonté de vivre un changement pacifique, démocratique. La jeunesse me fait confiance. Elle me porte sur son dos partout où je passe et cette popularité dérange le régime qui veut étouffer ces libertés. Et surtout, empêcher que je continue à incarner un espoir et un changement pacifique et démocratique en Algérie.
Pourquoi ne laissez-vous pas parler les urnes lors des prochaines élections présidentielles pour trancher la question d'Abdelaziz Bouteflika ?
Le président algérien est mort physiquement depuis longtemps déjà et le pouvoir instrumentalise le nom du président et l'image du président pour pérenniser un système mafieux. Depuis le 8 mai 2012, le président Bouteflika n'a jamais pris la parole, n'a jamais rencontré le moindre Algérien (...) Malheureusement; la communauté internationale, et notamment la France, soutient ce régime. Je demande à la France de cesser de soutenir un régime mafieux qui est bâti sur le mensonge et la manipulation de l'opinion publique nationale et internationale. J'espère que M. Macron fera l'effort d'écouter la voix de la jeunesse algérienne.
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