: Vidéo Au premier rang des mobilisations algériennes, les femmes revendiquent leurs droits
En Algérie, au cœur des manifestations contre le président Abdelaziz Bouteflika, les femmes condamnent un gouvernement qui les a trop longtemps dénigrées.
"On est restés à un stade préhistorique au niveau du droit des femmes", pointe une Algérienne. Depuis le 22 février, les mobilisations font rage dans les rues d'Algérie. Des vagues de manifestants, sous les drapeaux vert-blanc agités, rejettent ce système poussiéreux régi par un président affaibli. Et en première ligne de ce déferlement, les femmes qui profitent de cette révolution sans précédent pour faire entendre leur voix. Poing serré, pancarte brandie, elles occupent la place que le gouvernement ne leur a pas laissée. "Je suis là aujourd'hui, avec mes filles, avec tous les enfants du peuple, afin de récupérer cette Algérie qui est perdue", lance une manifestante.
Pour la reconnaissance
"On est là aujourd'hui pour changer cet environnement toxique dans lequel nous vivons", clame une militante. Les femmes ont la vie dure en Algérie. Légalement bafouées par le Code de la famille qui les relègue au statut de "mineur à vie", elles sont également dénigrées dans le monde du travail. Sur les 11 millions de travailleurs, on ne compte que 1,9 million de femmes alors qu'elles représentent près des deux tiers des diplômés des universités. Aussi, les femmes sont plus fortement touchées par le chômage que les hommes. "L'urgence maintenant, c'est de s'occuper de l'égalité des droits, de l'égalité salariale, de la parité", soutient une manifestante qui n'a plus envie d'attendre plus longtemps que ses droits soient reconnus.
Dans les rues d'Alger, les jeunes ont récemment été rejoints par Djamila Bouhired. Icône de la lutte pour l'indépendance et des révoltes algériennes, elle défilait parmi les cohortes de manifestants. Sur sa banderole, on pouvait lire : "On ne peut libérer un pays si on ne libère pas la femme."
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