Guerre d’Algérie : Emmanuel Macron reconnaît une forme de responsabilité de l’Etat dans la mort de Maurice Audin, torturé par des militaires français
Emmanuel Macron va faire un déplacement symbolique chez Josette Audin. Son mari a été torturé et tué pendant la guerre d'Algérie. Le chef de l'État va annoncer sa décision d'ouvrir toutes les archives liées aux disparus de la guerre d'Algérie.
Le chef de l'État va se rendre jeudi 13 septembre chez Josette Audin, la veuve de Maurice Audin, disparu en juin 1957 à Alger, après avoir été arrêté et torturé par des parachutistes du général Massu.
Un "système légalement institué"
C'est l'occasion pour Emmanuel Macron de reconnaître une forme de responsabilité de l'État dans l'utilisation de la torture pendant la guerre d'Algérie à travers l'existence d'un "système légalement institué", révèle France Inter, jeudi.
Le président de la République va annoncer sa décision d'ouvrir toutes les archives nationales pour qu'enfin on sache ce qui est arrivé exactement au mari de Josette Audin, mathématicien, membre du Parti communiste et militant anticolonialiste, dont le corps n'a jamais été retrouvé.
Selon l'Elysée, "Emmanuel Macron a décidé qu'il était temps que la Nation accomplisse un travail de vérité" sur la disparition de Maurice Audin. Si sa mort est "en dernier ressort, le fait de quelques-uns", elle a été rendue possible par un "système légalement institué" appelé "arrestation-détention" qui "autorise les forces de l’ordre à arrêter, détenir et interroger tout 'suspect'". Les pouvoirs spéciaux accordés à l'armée ont été "le terreau malheureux d’actes parfois terribles, dont la torture".
Les archives sur les disparus rendues publiques
Emmanuel Macron va également demander que toutes les archives de l'État qui concernent les disparus de la guerre d'Algérie puissent être librement consultées, et pas seulement celles de la défense.
Enfin, il appelle toutes les personnes qui ont pu connaître les circonstances de la mort de Maurice Audin à s'exprimer librement au nom du devoir de vérité.
Certaines associations d'anciens combattants ne vont guère apprécier cette démarche mais "on assume", glisse l'entourage d'Emmanuel Macron. Quant à la date choisie pour cette reconnaissance du crime contre Maurice Audin militant communiste, à la veille de la Fête de l'Humanité, le choix est là aussi très symbolique.
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