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Algérie : douze otages, dont un Français, tués à In Amenas

Selon des sources islamistes, les ravisseurs détiendraient encore sept otages étrangers sur le site d'In Amenas.

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Le site gazier d'In Amenas, dans le Sahara algérien, à plus de 1 300 km d'Alger, le 18 janvier 2013. (FAROUK BATICHE / AFP)

Un Français, Yann Desjeux, a été tué lors de l'opération de libération des otages détenus sur le site gazier d'In Amenas, en Algérie, et trois autres ont eu la vie sauve, a annoncé vendredi 18 janvier le ministre français des Affaires étrangères. 

Dans un communiqué publié vendredi, le Conseil de Sécurité de l'ONU a "[condamné] dans les termes les plus fermes l'attaque terroriste contre le site d'In Amenas, en Algérie." Il a appellé en les Etats à "coopérer activement avec les autorités algériennes", soulignant que les mesures prises pour combattre le "terrorisme" doivent respecter "les lois internationales" relatives "aux droits de l'homme" et aux "réfugiés".

Francetv info revient sur les éléments connus :

Que sait-on de la victime française ? 

"Les autorités algériennes viennent de nous informer qu'au cours de l'opération de libération des otages détenus à In Amenas, l'un de nos compatriotes, M. Yann Desjeux, avait malheureusement perdu la vie, écrit Laurent Fabius dans un communiqué. Trois autres de nos concitoyens, également présents sur le site lors de l'attaque des terroristes, ont la vie sauve."

Yann Desjeux, ancien militaire de 52 ans, tenait un restaurant à Anglet, près de Bayonne. Selon le journal Sud Ouest, il était parvenu à donner signe de vie à ses proches jeudi à la mi-journée, "probablement avec que les preneurs d'otages ne suppriment les téléphones portables"

Où en est l'opération ?

L'assaut, qui a débuté jeudi vers 13 heures, est toujours en cours. Le base de vie aurait été sécurisée mais pas le site d'exploitation. "Il y a maintenant entre sept et dix terroristes retranchés dans l'usine", a indiqué vendredi une source sécuritaire algérienne précisant qu'ils étaient une trentaine à l'origine. Une journaliste de RFI affirme qu'ils sont "armés et avec des explosifs" "dans la salle des machines" du bâtiment.

Quel bilan ? 

Selon l'agence de presse officielle algérienne, 12 otages et 18 terroristes ont été tués depuis le début de l'opération. Sept otages étrangers – trois Belges, deux Américains, un Japonais et un Britannique – seraient toujours retenus par les ravisseurs, selon des sources islamistes contactées par l'Agence mauritanienne Nouakchott Information. Samedi matin, une source sécuritaire algérienne a indiqué qu'une dizaine d'otages étaient encore entre les mains des islamistes. Leur sort est incertain tant la situation sur le site "change rapidement", a dit une source proche des services de sécurité algériens à l'agence Reuters. 

Par ailleurs, 573 Algériens qui étaient retenus seraient désormais libres. Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a laissé entendre qu'au moins deux Français avaient échappé aux jihadistes.

Que veulent les assaillants ?

Le chef du groupe islamiste auteur de la prise d'otages, Mokhtar Belmokhtar, a demandé vendredi après-midi à la France de "négocier" la fin de la guerre au Mali. Il propose également de libérer "les otages américains" encore retenus contre un Egyptien et une Pakistanaise emprisonnés aux Etats-Unis pour des accusations liées au terrorisme, a rapporté vendredi l'agence mauritanienne ANI. Une requête écartée par Washington. La veille, les ravisseurs auraient réclamé la libération de 100 islamistes détenus en Algérie pour leurs otages, indiquait à l'AFP un employé du site ayant requis l'anonymat.

Pourquoi l'intervention fait polémique ?

Le parquet de Paris a ouvert une enquête sur la prise d'otages et vise les chefs d'"enlèvement suivi de mort en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs en vue de préparer un ou plusieurs crimes d'atteinte aux personnes". La justice française diligente ce type d'enquête dès lors que des Français sont susceptibles d'être victimes de faits commis à l'étranger. Washington, Londres et Oslo regrettent de ne pas avoir été mis au courant à l'avance des projets des autorités algériennes. De son côté, Paris estime que la situation était "particulièrement complexe" pour Alger.

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