Cet article date de plus d'onze ans.

Attaque islamiste au Kenya : deux jours de terreur dans le centre commercial

Depuis samedi, l'armée kényane tente de reprendre le contrôle du bâtiment, pris d'assaut par des terroristes shebab, à Nairobi.

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Un Kényan secouru par des forces spéciales de l'armée, samedi 21 septembre 2013, à Nairobi, au Kenya. (JAMES QUEST / AFP)

L'attaque a commencé samedi 21 septembre dans la journée, lorsque des insurgés somaliens shebabs, liés à Al-Qaïda, ont ouvert le feu sur des clients du Westgate Mall, un centre commercial de luxe à Nairobi, au Kenya. Elle durait encore lundi en milieu de journée, et des otages étaient toujours détenus dans le bâtiment. Cette opération terroriste, revendiquée, vient en représailles à une intervention du Kenya en Somalie, en cours depuis 2011, comme l'explique à francetv info l'islamologue Mathieu Guidère. Francetv info retrace le fil des événements.

Des exécutions sommaires

Samedi, les assaillants ouvrent le feu à l'arme automatique et à la grenade sur la foule cosmopolite - Africains, Indiens et Occidentaux - regroupée dans le centre commercial, proche du siège local des Nations unies. Ils exécutent sauvagement des clients, selon un rescapé de l'attaque qui travaille dans le centre. "Les hommes armés ont tenté de me tirer dans la tête, mais ils m'ont manqué. Au moins 50 personnes ont été touchées"

La panique s'empare alors des nombreuses familles qui font leurs courses dans ce complexe de la capitale. Des hommes et des femmes terrifiés, certains tenant des enfants dans les bras, fuient la zone en courant, parfois blessés. D'autres rampent le long des murs pour éviter les balles perdues. Kenneth Kerich, tranquillement occupé par ses courses au moment de l'attaque, raconte la scène : "Soudain, (...) tout le monde s'est mis à courir au milieu des coups de feu. Je me suis allongé au sol. J'ai vu deux personnes tomber et saigner, sans doute touchées par des balles".

L'attaque tourne à la prise d'otages

De nombreuses personnes se retrouvent prises au piège dans le centre commercial, un labyrinthe de boutiques en tout genre. Il est aisé pour les shebabs de s'y retrancher. Dès samedi, les forces de sécurité, policiers et forces spéciales de l'armée lancent l'assaut pour libérer les otages. Ils progressent magasin après magasin et tentent de déloger la quinzaine d'hommes armés. 

Les affrontements se poursuivent en début de soirée. Les assaillants sont "encerclés dans un secteur de l'un des étages". "Le reste du centre semble sécurisé", mais "l'opération pourrait durer un long moment", confie alors un responsable. Effectivement, lundi matin, les islamistes font encore de la résistance, malgré les moyens développés par les forces de sécurité : un hélicoptère de combat et des agents israéliens venus prêter main forte à l'armée kényane (le Westgate Mall est réputé être en partie la propriété d'Israéliens). En fin de matinée, les forces spéciales s'approchent des shebab et libèrent de nouveaux otages, indique un responsable de la police kényane.

Le bilan s'alourdit

Le nombre de victimes augmente rapidement au fil des heures. Le dernier bilan, provisoire, fait été de 69 morts, 63 disparus et quelque 200 blessés lundi en milieu de journée. De nombreux ressortissants étrangers se trouvaient dans le centre commercial. Deux Françaises, une mère et sa fille, ont été tuées "sur le parking du centre commercial", a indiqué la ministre chargée des Français de l'étranger, Hélène Conway-Mouret. Cinq autres Français étaient présents dans le centre au moment de l'attaque. Ils ont pu prendre la fuite, mais ils restent en état de choc, précise la ministre.

Parmi les autres victimes, au moins trois ressortissants britanniques, deux Canadiens (dont un diplomate), un Sud-africain, une Sud-Coréenne, une Néerlandaise, un Péruvien et deux Indiens sont morts. Le Ghana déplore aussi la perte de Kofi Awoonorpoète et homme d'Etat. Enfin, le président kényan Uhuru Kenyatta a également annoncé que son neveu et la fiancée de ce dernier figuraient parmi les tués. 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.