Le Tchad déploie son armée au Cameroun contre Boko Haram
Le Tchad réclame une "coalition" des Etats d'Afrique centrale pour lutter contre le groupe islamiste.
Un impressionnant convoi de 400 véhicules militaires tchadiens a pénétré samedi 17 janvier au Cameroun avec l'objectif de combattre le groupe islamiste nigérian Boko Haram. Un groupe contre lequel le président tchadien, Idriss Deby, a réclamé une "coalition" des Etats d'Afrique centrale.
Le convoi a traversé en fin d'après-midi le pont, surplombant le fleuve Chari, qui relie la capitale tchadienne, N'Djamena, à Kousseri, la ville frontalière du nord du Cameroun. Parmi les 400 véhicules se trouvent des chars, des véhicules blindés ainsi que de nombreux pick-ups transportant des soldats.
Des troupes opérationnelles dimanche
Des milliers de Camerounais de Kousseri ont applaudi au passage du convoi, scandant des "bravo", levant le poing ou faisant le V de la victoire pour encourager les soldats. Le convoi doit rallier Maltam, à 80 kilomètres au sud de Kousseri, sur la route de Maroua. La veille, au moins deux autres convois militaires avaient quitté la capitale tchadienne en direction du sud mais en restant en territoire tchadien, pour sans doute franchir la frontière près de Maroua.
Le président tchadien a accompagné ses troupes jusqu'à la frontière, assurant qu'elles seraient "opérationnelles dimanche". Il a aussi appelé les pays de la région à former une "large coalition" pour lutter contre la menace de plus en plus dangereuse que constitue Boko Haram, qui a lancé une offensive d'envergure en janvier dans le nord-est du Nigeria, a multiplié les incursions en territoire camerounais et à la frontière tchadienne, et dont les combattants sont également présents à la frontière du Niger.
"Nous avons répondu à la sollicitation du président [camerounais] Paul Biya. Nous ne pouvons pas rester indifférents à ce qui se passe chez nos voisins. Le Cameroun est la porte d'entrée et de sortie du Tchad sur le plan économique et donc nous sommes les plus proches et les plus concernés par ce qui se passe au Cameroun", a-t-il souligné. "Le Cameroun ne doit pas faire face seul à cette nébuleuse qui a fait trop de mal aux populations innocentes du Cameroun comme du Nigeria", a-t-il ajouté.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.